Louisa Hanoune : «Il n’y a pas de lutte au sommet de l’Etat»
Si le pouvoir en place avait besoin d’un avocat pour le défendre auprès de l’opinion publique nationale, Louisa Hanoune semble toute désignée pour jouer ce rôle, tant elle le fait avec une hargne sans égale. La secrétaire générale du Parti des travailleurs ne se contente pas seulement de prendre fait et cause pour Bouteflika, mais elle passe à l’offensive pour s’en prendre, avec virulence même, à tous ceux qui oseraient se montrer critiques envers lui. Cette fois-ci, le mouvement de protestation des policiers a constitué une matière intéressante pour la patronne du PT pour occuper une fois de plus la scène médiatique. Intervenant à l’ouverture d’une session ordinaire du bureau du parti ce dimanche, Mme Hanoune n’a pas hésité à descendre en flammes tous ceux qui ont interprété le mouvement de protestation de la police comme un signe indéniable d’une lutte au sommet de l’Etat. Si elle considère la contestation menée par les policiers comme «normale», pour elle, il n’est pas question de lier cela à une guerre des clans au sein du régime en place. Elle s’est déclarée, en effet, étonnée «d’entendre les déclarations de certains qui évoquent une lutte au sommet de l’Etat» à propos du mouvement de protestation des policiers. Elle ne s’est pas contentée de cela, puisqu’elle est allée jusqu’à dénier à tout le monde le droit de faire une telle interprétation des derniers événements qui ont secoué le pays. Tout le monde doit donc se résoudre à n’analyser cet événement que sous la grille de lecture qu’elle propose, ou plutôt qu’elle impose. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Mme Hanoune s’est montrée, malgré tout, solidaire des policiers, tout en se déclarant certaine que leurs revendications «seront dans leur majorité satisfaites».
Amine Sadek