Protestation chez les pompiers : la direction générale réagit

C’est par un communiqué cacheté mais non signé que la direction générale de la Protection civile a répondu à l’appel lancé hier par la Fédération des pompiers affiliée au Syndicat national autonome des professionnels de l’administration publique (Snapap). La réponse de la direction générale vise directement le syndicaliste Mourad Tchikou qu’elle accuse d’être l’instigateur de cet appel. Elle affirme que l’appel a été transmis à certaines rédactions de presse par ce syndicaliste qui, selon la DG de la Protection civile, «fait l’objet d’une décision de suspension depuis 2004 en raison de plusieurs affaires pendantes auprès des instances judiciaires, dont une auprès de la Cour suprême, cela après avoir comparu devant les commissions paritaires compétentes de la Protection civile». Pour la direction de la Protection civile, ces affaires le disqualifient de toute activité syndicale ou autre au sein du corps des pompiers. Dans sa réponse, la DG de la Protection civile exclut l’existence d’une représentation du Snapap au sein de ce corps relevant du ministère de l’Intérieur. Et n’est reconnu en tant que partenaire social que le syndicat affilié à l’UGTA. «L’UGTA qui a pu réunir une représentativité suffisante à travers le territoire national est le seul partenaire social de la Protection civile. Ledit représentant du Snapap au regard du droit syndical n’a jamais pu réunir les conditions édictées par la réglementation régissant l’activité syndicale», est-il souligné dans ce communiqué, selon lequel «le Snapap ne dispose d’aucune structure ou bureau, ni de représentativité». La DG de la Protection civile ira jusqu’à assurer que «l’intéressé n’a jamais pu recueillir d’adhésions au niveau national et aucune liste d’adhérents à son syndicat n’a, à ce jour, été déposée». Elle accuse, ainsi, le représentant du Snapap d’avoir surfé sur la vague de la protestation des policiers pour «revenir sur la scène et apparaître sur le plan médiatique». Tout en déniant le droit au Snapap d’engager une action de protestation au sein de la Protection civile, la DG insiste sur le fait que la représentation syndicale auprès de la Protection civile, à savoir l’UGTA, a pris l’initiative à travers son bureau national d’appeler l’ensemble de ses adhérents à travers les 48 wilayas à la vigilance contre toute manipulation visant la déstabilisation de l’institution de la Protection civile. Les portes du dialogue restent ouvertes, est-il souligné dans le même communiqué. La DG de la Protection civile reconnaît ainsi que des problèmes existent au sein du corps et qu’elle affiche, de ce fait, sa disposition pour toute négociation. Mais pas avec les représentants du Snapap auxquels elle ne reconnaît pas la qualité de syndicaliste. Mais la réponse de la direction générale de la Protection civile ne veut nullement dire qu’il n’y aura pas de protestation en novembre prochain au sein des pompiers. On l’a déjà vu dans d’autres secteurs. A Algérie Poste, par exemple, le Syndicat national autonome des postiers (Snap) a pu mobiliser et paralyser pendant plusieurs jours les bureaux de poste malgré sa non-reconnaissance en tant que partenaire social par la direction générale de l’entreprise. Ce syndicat n’a même pas eu son agrément, mais il continue toujours de mobiliser de nombreux travailleurs autour de sa plateforme revendicative. La Protection civile, qui connaît des tensions et un profond malaise pour diverses raisons, risque ainsi d’être secouée par de vives protestations le mois prochain.
Rafik Meddour
 

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