Le volailler Doux écarte Rebrab et s’associe à un groupe saoudien
En grande difficulté ces dernières années, le géant français du poulet, Doux, a, comme prévu, préféré s’associer à un opérateur saoudien pour tenter de se relancer, laissant sur le carreau l’industriel algérien Issad Rebrab, intéressé par la reprise du groupe français. Certes, les jeux étaient presque faits d’avance, mais le patron de Cevital n’avait pas hésité à montrer son intérêt pour cette affaire, en allant jusqu’à faire une offre officielle de rachat du volailler. Mais c’était sans compter sur le groupe saoudien Almunajem, qui partait avec plusieurs longueurs d’avance sur le groupe algérien, puisque la société saoudienne est un des principaux clients au Moyen-Orient du volailler français et détenait d’importantes créances auprès de Doux. Almunajem va donc officiellement entrer dans le capital de la société de Châteaulin (Finistère) à hauteur de 25%, par le biais d’une conversion des créances qu’il détient sur le volailler. Le tribunal de commerce de Quimper (Finistère) avait mis fin à la période de redressement judiciaire de Doux en novembre 2013 après l’engagement de D & P, la holding de la famille Calmels, de reprendre les activités du groupe à hauteur de 52,5%, la famille Doux conservant alors 22,5% des parts. Le patron de Cevital avait pratiquement perdu la bataille après des négociations qui auront tout de même duré plus d’un an. «Nous sommes intéressés par le rachat de Doux, mais nous ne pouvons pas en dire plus. Nous avons un accord de confidentialité à respecter», avait-il confié à ce propos à un journal électronique. Issad Rebrab s’était même déclaré, il y a quelques mois, confiant quant à l’aboutissement de la démarche et avait rencontré dans ce cadre deux ministres français, en l’occurrence celui de l’Agriculture, Stéphane le Fol, et celui du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Visiblement, cela n’a pas suffi au patron de Cevital pour convaincre ses vis-à-vis quant à l’importance de sa proposition de reprise.
Amine Sadek