Le général-major Abdelghani Hamel répond à ses détracteurs via «La Lettre du policier»

Ne s’étant pas exprimé depuis la «révolte» des unités républicaines de sécurité (URS) qui ont réclamé son départ, le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, semble avoir trouvé une belle parade pour répondre à ses détracteurs. Et c’est par le biais d'une Lettre du policier – qu'il conclut par un «à bon entendeur salut…» qui veut tout dire –, qu'il réagit aux critiques de sa gestion en présentant un bilan chiffré sur ce qui a été réalisé en matière des ressources humaines depuis son arrivée, en juillet 2010, à la tête de ce corps de sécurité. Et il annonce la couleur dès le départ, en affirmant que la direction générale de la Sûreté nationale a prôné une politique de recrutement et de rajeunissement sous sa conduite depuis juillet 2010. Une politique, précise-t-on dans cette Lettre, basée sur les valeurs d’équité et de compétence, «laquelle n’a pas tardé à donner ses fruits comme l’attestent les chiffres et les témoignages des observateurs au fait de l’évolution de la Sûreté nationale». Il est aussi fait état d’une évolution importante des effectifs depuis son arrivée à la tête de ce corps constitué. «La DGSN a vu le nombre de ses personnels tripler en l’espace de quatre années seulement, passant de 90 000 en 2009 à 209 000 en 2014», est-il indiqué dans le document de la DGSN parvenu à notre rédaction, insistant sur le fait que «cet effort (…) a été chaleureusement apprécié par les citoyens en marge du Salon du recrutement, le premier du genre depuis l’indépendance, organisé par la Sûreté nationale du 23 au 25 avril 2013». Pour couronner ces «exploits», il est souligné qu’Abdelghani Hamel a décidé «de confier les responsabilités, à tous les échelons de commandement, à des jeunes cadres universitaires, aux profils et compétences avérés et reconnus par tous». Cela tout en étant convaincu que «les citoyens auront remarqué et apprécié cette dynamique de la nouvelle génération des responsables de la Sûreté nationale, qui lui a valu d’ailleurs les reconnaissances des institutions nationales et internationales, à l’instar d’Interpol et le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, suite aux excellents résultats obtenus sur le terrain, traduits par d’importantes saisies de drogues, une gestion rationnelle et démocratique des foules, le tout couronné par une attestation de respect et de protection des droits de l’Homme». Dans La Lettre du policier, Hamel précise que «ces performances ont été l’œuvre, de l’avis des observateurs, d’une politique de motivation très soutenue à l’interne, soldée par la promotion de plus de 70 000 policiers aux grades hiérarchiques directs, dont la part du lion est revenue incontestablement à la catégorie des subalternes, avec 59 882 promus, soit un taux de 85,54%». Des chiffres qu’il met en avant pour défendre son bilan, fortement critiqué ces derniers jours, à la tête de la DGSN. Visiblement ébranlé par le mouvement de protestation des policiers qui a poussé le gouvernement à tenir dans l’urgence un conseil interministériel et à entériner des mesures socioprofessionnelles en faveur du personnel de la police, le général-major Abdelghani Hamel tente ainsi de riposter à sa manière.
Rafik Meddour
 

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