Plus de fermeté, M. Louh !
Par Meriem Sassi – L’actuelle agitation médiatique française entretenue autour de l’odieux assassinat des moines de Tibhirine a visiblement pour but de fragiliser la position algérienne, en tentant de remettre au goût du jour les accusations contre l’armée algérienne et de disculper les sanguinaires terroristes du GIA. Ce énième remake du «qui tue qui» devient, à force, révoltant, au vu de la mauvaise foi évidente de certains médias français qui se rallient clairement à des positions politiques hostiles à l’Algérie. En France, on juge ainsi la version algérienne «simpliste». Pour les avocats des familles, repris par les médias français, il y a même «une confiscation des preuves par les autorités algériennes». La piste d'une «bavure de l'armée algérienne ou d'une manipulation des services militaires algériens» est ainsi mise en exergue par la presse qui accuse l’armée d’avoir voulu «discréditer le GIA ou se débarrasser des moines». Un des avocats des familles va plus loin : «Nous disons aux autorités algériennes : si vous poursuivez dans cette obstruction, c'est parce que vous avez des choses à cacher.» Des accusations graves qui sont relayées, depuis des jours, par la presse française pour tenter, encore une fois, de porter atteinte à l’Algérie. Du côté officiel français, on reste cependant discret ou mesuré, laissant les médias se charger de nourrir les suspicions et les rancœurs au lendemain du refus d’Alger d’autoriser les juges français de repartir avec les prélèvements effectués sur les crânes des moines. Pourtant, disent-ils, «les experts français sont réputés parmi les meilleurs du monde». Une suffisance et un paternalisme inacceptables. Face à ces allégations, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, s’est contenté de dire, dans une déclaration à la presse, que la justice algérienne «accomplit son travail normalement». Une tiédeur politique qui ne sied guère à la tournure que prend actuellement cette affaire. Le langage diplomatique n’est plus de mise face à tant d’acharnement contre l’Algérie. Les pouvoirs publics, dont notamment le ministre de la Justice, devraient réagir avec plus de fermeté. Ils pourraient, par ailleurs, mieux ajuster leur plan de communication pour répondre aux accusations françaises. Une information ciblée et réactualisée devrait être, en effet, mise à la disposition de la presse algérienne actuellement totalement livrée à la désinformation française prise, malheureusement, trop souvent pour argent comptant.
M. S.
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