Baudouin a mal au crâne
Par Rafik Meddour – L’avocat Patrick Baudouin, qui prend en charge l’affaire des familles des moines de Tibhirine, continue d’entretenir la thèse du «qui tue qui» en Algérie, en refusant de regarder la réalité en face et d’admettre la vérité éclatée au grand jour. Face aux preuves irréfutables qui écartent définitivement la thèse d’une bavure militaire commise par les forces de l’ANP en ce sens qu’il n’y avait pas d’impact de balles sur les crânes exhumés, Me Baudouin change de tactique pour semer encore le doute au sein de l’opinion publique française sur les véritables assassins de ces religieux français, décapités par le Groupe islamiste armé (GIA) en mai 1996. En insistant, dans sa conférence de presse de jeudi dernier à Paris, sur le soi-disant «refus» des autorités algériennes de laisser le juge d’instruction français prendre avec lui les prélèvements réalisés sur les dépouilles de ces religieux, cet avocat, qui se retrouve chaque jour face à de nouvelles preuves démontrant sa thèse du «qui tue qui», voulait faire croire aux Français que les autorités algériennes cacheraient quelque indice. Mais quoi ? Me Baudouin ne le dit pas, car l’Algérie n’a rien caché dès le début. L’avocat des moines, qui a choisi depuis des décennies d’être plutôt du côté des terroristes que de la population algérienne, en mettant sur le dos de l’armée leurs crimes barbares, cherche à anticiper sur les événements. Cet avocat sait pertinemment que l’enquête menée par le juge français va finir par confirmer la version officielle selon laquelle les moines ont bel et bien été décapités par le GIA. Non qu’il ait eu accès aux résultats, mais pour la simple raison que toutes ses accusations sont infondées et mensongères. Et il lui faudra dès maintenant une porte de sortie. En accusant les autorités algériennes d’avoir «confisqué les preuves» rassemblées par l'équipe du juge Marc Trévidic, cet avocat se met d’ores et déjà dans une position de rejet des futurs résultats de cette enquête qui ne seraient pas fiables parce que les analyses auraient été effectuées en Algérie. Pourtant, les différentes étapes de l’enquête sont connues depuis des mois. Des étapes que cet homme de loi est censé connaître. Dès le début, les autorités judiciaires françaises et algériennes se sont entendues dans le cadre des accords d’entre-aide judiciaire. Ainsi, tous les prélèvements et les échantillons seront analysés en Algérie et par des experts algériens sous la supervision du juge français et son équipe. L’avocat Baudouin connaissait ces détails. Mais pour alimenter sa machine propagandiste, il avait besoin d’entretenir le flou en parlant de volte-face des autorités algériennes qui voudraient cacher des «preuves compromettantes». Mais de quelles preuves compromettantes peut-on encore parler aujourd’hui ? L’avocat Baudouin a bâti toute son affaire sur des supputations puis des déclarations d’un ex-haut gradé de l’armée française en poste à l’époque des faits à Alger, selon lesquelles un militaire algérien lui aurait dit que les moines auraient été tués par erreur par des tirs d’un hélicoptère de l’armée algérienne. Une thèse écartée par tous les experts militaires, mais défendue par Me Baudouin parce qu’elle apporte de l’eau à son moulin. Malheureusement pour lui, cette thèse, qui a permis à l’affaire d’exister encore, est tombée à l’eau. Et lui-même l’a reconnu en affirmant que «la thèse d’une bavure militaire est fragilisée par l’absence d’impact de balles sur les crânes». Maintenant que les crânes exhumés ont «parlé» comme il l’a lui-même réclamé, Me Baudouin tente de jeter le doute sur la fiabilité des résultats de l’enquête pour pouvoir continuer son combat douteux pour la vérité sur la mort de ces moines et poursuivre sa campagne de dénigrement contre l’Algérie et son armée.
R. M.
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