Manifestation de solidarité avec les réfugiés à Béjaïa
Une centaine de personnes ont répondu à l’appel de quatre organisations et un parti politique pour un rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa, aujourd’hui lundi à 10h, pour dénoncer les mauvaises conditions de vie dans lesquelles se trouvent des milliers de réfugiés subsahariens et syriens dans notre pays depuis plus d’une année. Une première en Algérie depuis l’arrivée de ces vagues de réfugiés. Les manifestants ont brandi plusieurs pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Pour un statut digne des réfugiés de guerre», «Non au mutisme des pouvoirs publics» ou encore : «Aidons nos frères réfugiés !», tout en scandant des slogans : «Les droits pour tout le monde !», «Non à l’abandon des réfugiés !» Des prises de parole ont été improvisées sur la placette, où les représentants du MDS, de la LADDH, du Collectif des étudiants de Béjaïa et d’Amnesty International se sont succédé pour rappeler la situation dramatique dans laquelle vivent ces réfugiés venus en majorité du Mali, livrés à eux-mêmes, et réclamer une prise en charge de leur cas, en leur octroyant notamment un statut de réfugiés de guerre avec tous les droits qui y sont inhérents. «C’est à l’Etat d’intervenir pour assurer assistance à cette population vulnérable et non pas aux citoyens !» proteste un intervenant qui rappelle que les Algériens ont été eux-mêmes, à un moment de leur histoire, des réfugiés dans des pays voisins. Interpellé par un membre de l’APW sur cette question, le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, s’était montré, il y deux semaines, rassurant en déclarant que la situation était «sous contrôle» et qu’il n’y aurait rien à craindre sur d’éventuels risques de santé publique que peut générer l’afflux de ces réfugiés. Il a estimé leur nombre exact à 196 au niveau de la seule commune de Béjaïa. Cependant, pour ce qui est de mesures à prendre pour juguler ce phénomène et trouver, ainsi, une solution viable à ces réfugiés, le wali avouait son impuissance, disant attendre des instructions de la hiérarchie, à savoir le ministère de l’Intérieur, pour agir.
Rabah Aït-Ali