Tayeb Zitouni : «La France cache les archives qui lui font tort»

La question de la récupération des archives de la Révolution auprès de la France ressurgit à la veille du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, affirme que la France refuse toujours de remettre ce qui reste de ces archives aux autorités algériennes. «La France refuse de remettre ce qui reste des archives à l'Algérie ou s’attarde à le faire. Elle ne remettra jamais ces archives qui risquent de lui faire du tort», a-t-il souligné dans un entretien accordé à l’agence officielle APS. Tayeb Zitouni ira encore plus loin en se disant convaincu que la France «ne remettra jamais» ces archives à l’Algérie pour la simple raison qui «lui font tort». Autrement dit, tout ce qui pourrait être utilisé comme preuve de la barbarie du système colonial restera «un secret bien gardé», en ce sens que «la France n'acceptera jamais de s'avouer vaincue dans sa guerre contre l’Algérie». Pour le ministre des Moudjahidine, «la France doit admettre que l'Algérie est indépendante et que les Algériens n’oublieront jamais les affres du colonialisme». L’Algérie avait maintes fois réclamé les archives liées à la période d’occupation française. Elle a pu obtenir une partie de ces archives. «La plus grande partie de ces archives se trouve actuellement au Centre national des archives», a indiqué le ministre, rappelant que les institutions algérienne et française des archives «ont convenu du principe de restitution de ce qui reste de ces archives à l'Algérie». Le ministre ne perd pas espoir, en revanche, de voir la France reconnaître ses crimes coloniaux et présenter des excuses au peuple algérien. Il dit être convaincu que «tôt ou tard, la France devra reconnaître les crimes de guerre et contre l'humanité qu'elle a commis en Algérie pendant 132 ans». Tayeb Zitouni appelle à ne pas se focaliser sur cette revendication et à se concentrer sur l’essentiel, estimant que «la meilleure manière de procéder consiste à préserver l'histoire et à la transmettre aux générations futures afin de leur inculquer les valeurs du patriotisme et de fidélité au serment des chouhada». Car, insiste-t-il, «les Algériens doivent savoir comment défendre leur legs historique et demeurer fidèles à la génération du 1er Novembre et alertes quant aux menaces qui nous guettent».
Rafik Meddour
 

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