FLN : le ministre de la Justice Tayeb Louh conduit un nouveau bras de fer contre Amar Saïdani
En France depuis une semaine, le secrétaire général du FLN Amar Saïdani fait l’objet d’une nouvelle vague de contestation. L’opposition vient, cette fois-ci, de l’Assemblée populaire nationale où une centaine de députés du parti ont signé une pétition contre le responsable le plus controversé du vieux parti, a-t-on appris d’une source sûre. Ces nouveaux frondeurs qui reprochent à Saïdani sa «gestion chaotique» ont un soutien de taille, à savoir celui du ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a ajouté notre source. Ayant été de toutes les batailles au FLN, Tayeb Louh serait ainsi le «nouveau redresseur» du parti, à quelques mois seulement du 10e congrès. Son objectif n’est pas de faire tomber dès maintenant Amar Saïdani, mais plutôt de l’empêcher de tailler sur mesure un congrès qui lui permettrait de se maintenir durant cinq années entières, précise notre source. Comme nous l’avions déjà écrit, Amar Saïdani, sur conseil de ses proches collaborateurs, s’attelle actuellement à démultiplier le nombre de mouhafadhas dans plusieurs wilayas où les frondeurs sont plus nombreux et contrôlent les structures locales. Par la création de nouvelles mouhafadhas, Amar Saïdani et ses soutiens visent à placer des «gens dociles» qui permettraient d’avoir des congressistes favorables à son maintien à la tête du FLN. Le nouveau découpage mis en place par le secrétaire général du FLN a suscité la colère de cadres très influents et ambitieux au sein du FLN. «Tayeb Louh, qui a assisté à la fameuse réunion du comité central tenue en août 2013 à l’hôtel Aurassi veut, lui aussi, tenter sa chance à la tête du FLN. «Homme conciliant et à l’écoute des préoccupations des militants du parti, Tayeb Louh a les capacités de ressouder les rangs du parti dans un contexte politique national particulièrement difficile», estime un fin connaisseur du FLN. Ce nouveau mouvement de protestation risque de prendre ainsi de l’ampleur dans les prochains jours si Tayeb Louh affiche sa détermination à prendre les rênes du FLN. Le fait qu’en très peu de temps, une centaine de députés aient signé une déclaration anti-Saïdani renseigne sur le sérieux des initiatives de cette nouvelle vague de protestation. Les nouveaux frondeurs réussiront-ils leur pari de débarquer Amar Saïdani du FLN lors du prochain congrès qui aura lieu au début de 2015 ? Le secrétaire général de l’ex-parti unique jouit-il encore du soutien de la présidence de la République ? Ses déplacements récurrents à Paris commencent à faire jaser au sein du parti et à soulever des interrogations. Beaucoup de cadres, à tous les niveaux, s’interrogent sur les raisons de ces voyages réguliers au moment où le parti a le plus besoin de son premier responsable.
Sonia Baker