L’Etat n’arrive pas à trouver un siège à la nouvelle Autorité de régulation de l’audiovisuel
Nous apprenons de sources généralement bien informées que la présidence de la République, dont relève l’Autorité de régulation de l’Audiovisuel (Arav), a chargé le ministre de l’Habitat de «dégoter» un siège à cette institution créée pour contrôler le champ audiovisuel dans le pays. Confiée au très controversé Miloud Chorfi, cette institution peine à se mettre en place, tant son président, confiné dans son «lieu de travail» habituel, à savoir l’hôtel Safir (ex-Aletti), mitoyen du Parlement, passe ses journées à égrainer son chapelet en attendant de recevoir la liste des membres qui devront composer l’Arav et du staff administratif, car il ignore totalement les noms de ceux qui devront siéger à ses côtés au sein de cette instance dont on prédit l’échec. Nos sources indiquent que quelques noms lui ont déjà été imposés. Il s’agit de militants du FLN dont le choix consiste à équilibrer la mainmise sur cette entité entre les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, Miloud Chorfi étant issu de cette dernière formation politique. Le ministre de l’Habitat s’est tourné vers les directeurs des Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) pour essayer de trouver un local à cette Autorité SDF. Le choix de l’OPGI, l’office chargé de la gestion du parc de logements sociaux, témoigne du peu d’importance que la Présidence accorde à ce nouveau-né dont la mission consiste à servir de façade démocratique au pouvoir en place dont le maintien est contesté par une large frange de la société. D’ailleurs, le choix de Miloud Chorfi, ancien président du groupe parlementaire du RND à l’Assemblée populaire nationale, a suscité une vague d’indignation, non seulement pour ses qualités intellectuelles médiocres, mais parce que la désignation d’un responsable politique à la tête de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel annule de fait son rôle de régulation fondé sur l’impartialité, Miloud Chorfi étant lui-même propriétaire d’une chaîne de télévision, El-Adjwa TV, lancée et dirigée par un prête-nom grâce à l’argent détourné de l’Anep. Nos différentes révélations et dénonciations, au lieu d’aboutir à un procès en justice ont, comme d’habitude, débouché sur le choix par la présidence de la République d’un personnage corvéable et malléable à merci et qui traîne des casseroles qui feront de lui un exécutant docile. Mais il n’est pas dit que Miloud Chorfi quittera sa chambre d’hôtel de luxe pour un siège dans un local désaffecté.
Karim Bouali