Le ministre de l’Industrie promet de libérer l’acte de gestion
La nécessité de libérer l’acte de gestion figure parmi les recommandations mises en relief par le ministre de l’Industrie et des Mines, dans son discours de clôture de la conférence sur le développement économique et social qui s’est achevée ce jeudi au Palais des Nations, après trois jours de travaux. «Nous voulons libérer l’initiative, redonner toute sa dignité à l’acte d’entreprendre, encourager l’innovation», a promis Abdesselem Bouchouareb. «Dans cette perspective, le partenariat international est un élément clé de notre stratégie, et nous veillerons à encourager un partenariat de type nouveau qui, en contrepartie du potentiel immense que lui offre notre marché, ouvre des perspectives stratégiques réelles à nos entreprises publiques et privées, à nos universités et à notre recherche. Ce partenariat, nous le voulons avec des leaders mais aussi avec des PME innovantes étrangères qui trouveraient en Algérie les conditions de leur épanouissement». Le ministre a fait également état de l’importance du partenariat public-privé vu comme «un choix stratégique et un outil pour la relance de l’industrie nationale». Selon les résultats de la conférence, «il est proposé de ne pas le réduire au financement mais d’aller vers un concept plus porteur de coentreprises». Le ministre a aussi relevé que les débats qui ont été animés par les participants à la conférence «ont insisté sur la nécessité de débureaucratiser la création d’entreprises et d’alléger le dispositif réglementaire». Une option mise en relief tout au long des travaux de la conférence par les participants, qu’ils soient experts et opérateurs nationaux ou représentants d’entreprises et d’organismes étrangers. Le ministre de l’Industrie et des Mines a promis, par ailleurs, dans son discours, de «faire converger les logiques d’Etat avec les logiques d’entreprises publiques et privées pour amplifier, donner davantage de volume aux actions de l’Etat, encourager aussi le partenariat public-privé, national et étranger». La conférence a également appelé à «créer une institution de médiation, d’orientation et de conseil qui sera chargée de proposer les améliorations des procédures et instruments de réalisation et de gestion des partenariats, de sécurisation des partenaires privés nationaux et étrangers et de veiller à leur respect, notamment pour les partenariats stratégiques définis par la nouvelle politique industrielle».
La clarification de la nomination des dirigeants d’entreprises revendiquée
La clarification du mode de désignation des dirigeants des entreprises figure en bonne place parmi les recommandations de l’atelier «investissement productif et développement industriel», constitué en marge des plénières de la conférence sur le développement économique et social. Les experts ayant animé cet atelier ont, par ailleurs, appelé à «soutenir fortement le processus d’autonomie des entreprises publiques, élargir les conseils d’administration à des compétences externes et développer le métier de l’administrateur et investir fortement dans le capital humain des entreprises pour améliorer la qualité de leur management». Ils soulignent la nécessité d’encourager de manière concrète et crédible la mobilisation des compétences de la diaspora, de mettre en place un système national d’information industrielle et d’œuvrer pour une interconnexion des bases de données économiques sectorielles». L’atelier a également soulevé la nécessité de «réhabiliter et de développer de nouvelles capacités d’ingénierie, de construction, de démontage industriel et de process pour assurer l’intégration et développer la sous-traitance, facteurs faisant cruellement défaut aujourd’hui», selon eux. L’atelier recommande aussi de procéder à «des enquêtes d’entreprises notamment privées, l’analyse des coût/bénéfices par la mise en place d’indicateurs de gestion appropriés, la mobilisation de l’intelligence de tous par des Think tank au sein des institutions clés, et développer la veille et l’intelligence économique». En matière de reconfiguration du secteur public marchand industriel, l’atelier recommande d’«affiner la constitution des groupes industriels pré-identifiés par un examen approfondi des liens qui peuvent exister entre les filiales de ces groupes, dans le cadre de la stratégie de développement des filières industrielles, d’accompagner ces groupes industriels par une ingénierie de formation à tous les niveaux et une gestion autonome pleine et entière, conformément au Code du commerce». Les experts misent aussi sur le développement des services d’appui à l’entreprise, notamment la normalisation, la certification, l’accréditation et l’ensemble de l’infrastructure de la qualité, outre les centres techniques industriels (CTI). Ils appellent à doter les organismes en charge des services d’appui à l’entreprise de moyens organisationnels et matériels à la hauteur de leur mission stratégique (statuts, moyens humains et financiers) et de renforcer la politique de soutien à la création et au développement de la PME, à travers une adaptation en profondeur des mécanismes et instruments dédiés à la petite et moyenne entreprise.
Meriem Sassi