Le RCD met en garde contre «les injonctions étrangères»

Dans son allocution d’ouverture de la huitième session du conseil national du RCD, tenue aujourd’hui vendredi à Alger, le président du parti, Mohcine Belabbas, est revenu sur la proposition du FFS pour l’organisation d’une conférence nationale de consensus, qu’il qualifie de «démarche de soumission pour des intérêts immédiats et inavoués». «Le compromis, dira-t-il, doit se construire autour d’offres politiques lisibles et assumées, et non pas, comme se complaisent certains, dans une démarche de compromission, de soumission pour des intérêts immédiats et inavoués». Rejoignant ses collègues de la CNLTD qui avaient dénoncé l’initiative, le chef du RCD estime encore que ces consultations visent à «gagner du temps pour reconstruire un consensus interne au pouvoir». Pour lui, «l’échec de cette grossière sous-traitance signe le décalage et le manque de lucidité de ses acteurs». Par ailleurs, l’orateur a dressé un tableau noir de la situation générale dans le pays, aux plans politique, social, économique et des libertés publiques, considérant que le pays «s’enfonce dans une crise multiforme et complexe qui gangrène les institutions». Cette gangrène a, selon lui, atteint un tel point qu’«aujourd’hui, même nos positionnements géostratégiques nous sont dictés par les grandes puissances en contrepartie de leur silence sur les fraudes électorales du régime». «Ce sont les puissances étrangères, assène-t-il, qui ont enjoint à l’Algérie d’effacer la dette irakienne et d’aider financièrement la Tunisie. Cela pour dire que la souveraineté nationale est à reconquérir», ajoutera-t-il. Pour illustrer son propos, Belabbas prend l’exemple du non-aboutissement des affaires de corruption au niveau de la justice (Khalifa, autoroute Est-Ouest, Sonatrach, etc.) qu’il qualifie d’«antécédent dangereux pour le pays». Revenant sur la protestation des policiers, le leader du RCD voit que celle-ci «renseigne sur la guerre de positions que continue de se livrer le ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la Sûreté nationale». «Elle marque, selon lui, l’absence d’un arbitrage au niveau des plus hautes sphères de l’Etat». Il juge le pouvoir faible à tous les niveaux et met en garde contre la déliquescence des institutions de l’Etat. «Si les injonctions des puissances étrangères d'engager l'armée algérienne en dehors de nos frontières devaient aboutir, cela ne peut que précipiter la déliquescence déjà en cours», prévient-il. Enfin, le chef du RCD demande à suivre l’exemple de la Tunisie qui continue, selon lui, d'«enregistrer des avancées salutaires sur la voie de la transition démocratique entamée en 2011», en estimant que «la légitimation des institutions tunisiennes et de sa Constitution est due pour une grande part à l’instance supérieure indépendante pour les élections».
R. Mahmoudi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.