Questions légitimes
Par Kamel Moulfi – Le crash du Mig-25 de nos forces aériennes, hier soir, n’a sans doute pas manqué de soulever, dans l’opinion publique, quelques questions légitimes sur ses causes : flotte vieillissante ? Négligence ? Sabotage ? Le communiqué du ministère de la Défense nationale qui a donné l’information a annoncé qu’une commission d'enquête a été immédiatement désignée pour déterminer les causes et les circonstances de cet accident. Il faut souhaiter que ses conclusions soient rendues publiques, car le peuple a le droit de savoir ce qu'il se passe au sein de son armée. Certes, la confidentialité doit être conservée, mais des éléments d'information qui ne relèvent pas du secret-défense doivent être fournis à l'opinion publique, ce qui n'a jamais été fait, aussi bien dans le domaine militaire que civil d'ailleurs. Un avion se crashe, on annonce la nouvelle et l'ouverture d'une enquête, puis plus rien. Encore une fois, personne ne cherche la divulgation d’un secret-défense. Le souci d’être informé sur de tels faits n'est pas également motivé par une curiosité gratuite, mais il s’agit tout simplement de compléter une information que la télévision algérienne a diffusée, avec une brièveté et une rapidité déconcertantes. Le complément d’information permet de soustraire l’opinion publique de l’influence des rumeurs malveillantes, mais il découle aussi et surtout du fait de la proximité qui existe, dans notre pays, entre l’armée et le peuple, et qui s’est concrétisée particulièrement dans les nombreuses actions de secours effectuées par l’armée qui a systématiquement mobilisé ses hommes et son matériel, pour suppléer aux insuffisances des moyens civils, qu’il s’agisse, et on l’a vu, de séismes ou d’inondations, ou pour acheminer l’aide aux populations bloquées par les intempéries ou dégager des routes… Mieux : l’armée algérienne, notamment ses forces aériennes, ouvre régulièrement ses portes au public dans des opérations de communication qui montrent une certaine transparence. La dernière fois, c’était il y a juste un mois, à Blida, à l’Ecole nationale de l’aéronautique, les visiteurs, pour la plupart des jeunes, ont eu accès à la fois aux avions et aux explications des militaires. Informer sur les causes des crashes s’inscrit dans la même logique de communication.
K. M.
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