Nous sommes en 2014 !
Par Kamel Moulfi – Faute de vouloir, ou de pouvoir, s’en prendre aux sources françaises à l’origine des informations qui le concernent et qui le fâchent, le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, a choisi de s’attaquer à Algeriepatriotique qui les a reprises au même titre que plusieurs médias algériens. Il veut interdire aux autres la liberté de ton qu’il se permet. Dans un contexte et à une époque – nous sommes en 2014 ! – où l’opinion publique a besoin d’une communication plus transparente, cette menace confirme la volonté de certains milieux d’accroître l’opacité autour des questions sur lesquelles les Algériens ont le droit de savoir. On va finir par regretter son prédécesseur qui avait le don de suppléer le vide en communication institutionnelle, par des mises au point censées être de «bonne source», évitant ainsi au paysage médiatique la prolifération de rumeurs plus ou moins tendancieuses, qui servent le plus souvent à entraîner l’opinion publique dans des diversions destinées à détourner l’attention sur les vrais problèmes que rencontre le pays. Lui aurait sans doute parlé de l’hospitalisation du président à Grenoble, sans même utiliser la langue de bois que, d’ailleurs, tout le monde en Algérie a appris à décoder. Il aurait également mis fin aux annonces de remaniement gouvernemental tellement récurrentes qu’elles sont devenues la marotte des médias. La fébrilité recherchée à travers les sujets qui se rapportent aux changements au sommet n’est pas nouvelle, mais, depuis peu, pour reprendre une expression utilisée sur un thème plus grave, la rumeur sur le remaniement du gouvernement est un sport national. L'Exécutif actuel a été nommé en mai dernier, et il semble déjà contesté et promis au changement ; les «nouveaux», dit-on, ne feraient pas l’affaire. Les ministres qui se sentent visés, pensent, en connaissance de cause, qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Ils paniquent, c’est normal.
K. M.
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