Air Algérie : Ghoul écarte toute nouvelle baisse des tarifs
Le ministre des Transports, Amar Ghoul, estime que les prix pratiqués actuellement par la compagnie nationale Air Algérie ne peuvent être baissés, plus qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent, estimant que la survie de la compagnie en dépend. Il affirmera durant son intervention au Forum de la Radio Chaîne I, que sur «1, 1 millions de billets vendus depuis les dernières baisses de tarifs décidées il y a quelques mois, plus de 85% des voyageurs ont bénéficié de 30% de diminution de tarifs alors que plus de 70% ont pu acheter des billets à moins 50% de leur valeur». Agir plus que cela sur les tarifs des billets serait mettre en danger la compagnie, selon le ministre qui estime qu’Air Algérie ne peut pas dépendre de décisions gouvernementales, alors qu’elle «a une vocation commerciale qui lui dicte de veiller à garantir ses équilibres financiers». Le ministre insistera également sur le fait que les comparaisons avec les prix pratiqués par des compagnies étrangères sur des lignes autres que celles desservant l’Algérie «n’ont pas lieu d’être». Il dira notamment que la compagnie aérienne Air Algérie «effectue des vols réguliers qui nécessitent un certain niveau de prix, alors que les compagnies qui effectuent des vols charters, low-cost ou last-time peuvent effectivement, elles, offrir l’opportunité de tarifs abordables». Interpellé sur la question de la qualité de service par rapport aux prix élevés pratiqués par Air Algérie, Amar Ghoul soulignera que lui-même, en tant que ministre, «trouve à redire» quant aux services sur les vols de la compagnie, affirmant cependant que toute action qui devra être prise pour améliorer la qualité de service sur les vols de la compagnie nationale «serait nécessairement suivie par une augmentation des prix». Pour rappel, le Collectif contre la cherté du transport vers l’Algérie (CCTA) a adressé récemment une nouvelle lettre aux autorités politiques algériennes, notamment au président de la République, au Premier ministre et au ministre des Transports, pour demander «l’ouverture effective du marché à la concurrence» et exiger «le droit de pouvoir bénéficier de tarifs concurrentiels à l’instar des voisins marocain et tunisien». Le Collectif contre la cherté du transport vers l’Algérie a demandé également «la ratification et l’application du règlement européen 261/2004 dans le sens Algérie vers l’Europe, qui engage la responsabilité de la compagnie aérienne en octroyant des indemnités en cas de retard, refus d’embarquement et d’annulation de vol ou perte de bagages». Selon le collectif, ce règlement n’est pratiqué actuellement que pour les vols depuis l’Europe vers l’Algérie.
Meriem Sassi