Blanchiment d’argent : la justice égyptienne demande à l’Algérie le dossier Chakib Khelil
Selon le journal égyptien Al-Youm Assabaa, se référant à une source judiciaire, le ministère égyptien de la Justice a demandé à son homologue algérien le dossier relatif à l’affaire de corruption impliquant l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son épouse, et tout document s’y rapportant, dans le cadre de l’affaire qui concerne une actrice algérienne, Sarah Bassam, accusée de complicité de blanchiment de fonds pour le compte de Chakib Khelil et de son épouse. Al-Youm Assabaa ajoute que l’Egypte attend une réponse d’Alger à propos de cette demande pour lancer immédiatement l’enquête, après la mise sous séquestre et le gel des avoirs de l’actrice avec interdiction de sortie du territoire égyptien par le parquet général en Egypte. Al-Youm Assabaa avait indiqué au début de ce mois que ce sont des informations sur des mouvements de fonds suspects qui auraient amené l’unité de lutte contre le blanchiment d’argent de la Banque centrale égyptienne, dépendant de la direction de la lutte contre le blanchiment d’argent, à déclencher l'enquête qui a révélé l'existence de transferts de fonds d'un montant de deux millions de dollars sur le compte de Sarah Bassam. L'enquête menée avec la collaboration d'Interpol Egypte a confirmé, toujours selon la même source, que les fonds venaient d'une société off-shore «appartenant à Chakib Khelil, ministre de l'Energie algérien entre 1999 et 2010, faisant l'objet ainsi que son épouse palestinienne Najat Khelil, d'un mandat d'arrêt international». Selon le journal, la coordination avec l'unité de lutte contre le blanchiment au niveau de la Banque centrale égyptienne (BCE) a permis d'identifier la démarche de blanchiment qui a consisté, d’après le journal, notamment en l’achat d’une villa de 1 100 m² pour la somme de 4 millions de livres égyptiennes et un dépôt de 3 millions de livres égyptiennes dans une banque, ainsi que l’acquisition de voitures et d’un appartement pour 600 millions de livres égyptiennes. L’enquête avait établi la complicité de l'actrice dans ce qu’elle a qualifié d’opération de dissimulation et de maquillage de la nature des fonds dans la mesure où elle a voulu faire croire que les biens qu’elle a acquis résultaient du fruit de son travail en tant qu’actrice.
Houari Achouri