Reprise des aciéries Lucchini en Italie : Rebrab près du but

Le groupe Cevital semble très bien placé pour remporter le duel qui l’oppose à son rival indien JSW Jindal Steel en vue de l’acquisition des aciéries Lucchini en Italie. A quelques heures de l’examen des deux offres par la commission en charge du dossier, le journal italien Il Tirreno estime que l'offre de Cévital est «favorisée par l'ampleur de la proposition globale, tenant compte des engagements sur le front de l'emploi, la reprise économique et le projet de diversification de l'agroindustrie». Le journal cite également une déclaration du maire de la ville de Piombino, où se situent les aciéries, Massimo Giuliani, qui fait pencher la balance en faveur de Cevital, en estimant après l’ouverture des enveloppes qu’«il y a des changements majeurs dans les propositions originales et cela pourrait conduire Cevital à avoir une plus grande force de proposition en termes de développement industriel et de diversification de l’offre». Le journal italien, qui évoque un investissement de 400 millions d’euros de la part de Cevital, cite par ailleurs le conseiller d’Issad Rebrab, Farid Tidjani, qui déclare à propos de l’offre déposée : «Nous nous engageons au maximum comme nous le faisons toujours. Nous avons mis de l'argent et nous avons la capacité de respecter tous les engagements que nous avons pris. Aujourd'hui, Lucchini a beaucoup d’usines et notre plan est de les regrouper en versant une contribution à la ville du point de vue de l'environnement.» Il rappelle notamment l'engagement de Cevital du point de vue de l'emploi : «A la fin de la deuxième année, nous espérons pouvoir absorber tous les employés, et après quatre ans, nous visons le doublement de la force de travail.» Le journal italien révèle également que Cevital poursuit ses inspections à l'usine de Toscane en attendant des nouvelles de la part du gouvernement italien qui doit valider l’offre examinée par la commission. Le journal mentionne par ailleurs la probable visite d’Issad Rebrab en Italie ces jours-ci. Comme nous l’écrivions il y a quelques semaines, Cevital a déposé le 20 octobre 2014 une offre de reprise pour «relancer l'industrie sidérurgique à Piombino, une ville de la région de Toscane, jusqu'à atteindre une production de deux millions de tonnes d'acier». Il devrait aussi investir pour la construction d'une plate-forme logistique et un complexe de production agroindustriel à plus de 300 millions d'euros. Selon les comptes-rendus de la presse italienne, Cevital «va vendre une grande partie de la production d'acier sur les marchés du Maghreb et d'Afrique, et propose de maintenir en Italie la production d'acier à chaud, mais aussi la quasi-totalité des emplois». Selon Il Tirreno, Farid Tidjani «a déposé le 20 octobre dernier l’offre du groupe au bureau du notaire David Morelli pour l'acquisition de Lucchini». Le maire de la ville de Piombino, Massimo Giuliani, a confirmé le dépôt de l’offre et le début de son examen par la commission en charge du dossier. Les syndicats, qui ont rencontré le représentant de Cevital, ont déclaré qu'ils avaient reçu des assurances et des garanties de la part de Cevital concernant la poursuite de la production et la prise en charge de la plupart des travailleurs. Vincenzo Renda, du syndicat UILM, affirme : «Nous avons eu des garanties quant à la réabsorption des travailleurs et dans deux ans, des usines seront construites avec deux fours électriques de façon à produire deux millions de tonnes d'acier.» Il est à savoir que la loi italienne prévoit une période maximum de 60 jours pour l’évaluation de l’offre de reprise. Les syndicats pressent le gouvernement italien de trouver une issue afin de sauvegarder les emplois : «Nous attendons depuis des années, nous avons maintenant deux offres intéressantes. Nous demandons à la commission et au gouvernement de statuer dès que cela sera possible, et de choisir l'acheteur qui donne davantage de garanties en cette période de crise financière et économique pour l'avenir de l'emploi industriel.» Pour la presse italienne, «le jugement final sur les intentions mises sur le papier par Issad Rebrab est maintenant entre les mains du ministère du Développement économique».
Meriem Sassi
 

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