La plainte de l’Egyptien Sawiris contre l’Etat algérien ne sera pas retirée après le rachat de Djezzy
Même si l’Algérie a payé le prix fort pour racheter l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy à hauteur de 51%, elle n’évitera pas l’arbitrage international. Si la plainte initiée par GTH (ex-OTH), détenu par le groupe russe VimpelCom, est annulée conformément aux termes du contrat de rachat de Djezzy signé en avril dernier, celle déposée par Orascom TMT (ex-Weather), toujours contrôlée par le magnat égyptien Naguib Sawiris, est maintenue. Il suffit de consulter le site du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements relevant de la Banque mondiale (ICSID) pour constater que l’affaire est loin d’être close. La plainte figure toujours dans la case des affaires pendantes. Il est classé n° 122. Déposée le 15 novembre 2012, cette plainte a été instruite pour la première fois le 28 mars 2013. Une Suisse, un Français et un Néerlandais sont les juges en charge de cette affaire. Le tribunal a émis le 2 octobre dernier un ordre procédural pour poursuivre cette affaire qui risque de coûter cher à l’Algérie. Ceux qui pensaient que la conclusion de la transaction de rachat de Djezzy, bien qu’onéreuse pour le Trésor public, va régler les affaires en arbitrage international de l'Algérie se sont trompés. Même en payant le prix fort, l'Algérie continuera à être poursuivie en arbitrage. Naguib Sawiris, qui est à la tête d’Orascom TMT Investment, n’envisage nullement son retrait ni un petit arrangement à l’amiable. Au contraire. Il veut renflouer ses caisses en réclamant 4,4 milliards de dollars de dommages et intérêts pour le préjudice occasionné, selon lui, par l’opposition de l’Algérie à la vente d’Orascom Telecom Holding au sud-africain NTN à 7 milliards de dollars. Ainsi, l’Algérie risque de payer encore plus cher le rachat de Djezzy à 2,643 milliards de dollars. Un montant déjà jugé par les experts en finances surévalué. A cela s’ajoutent les conditions contractuelles qualifiées de désavantageuses pour l’Algérie par des experts internationaux. Le pire est que le Groupe VimpelCom périclite au point où son actionnaire majeur, le norvégien Telenor, veut vendre ses parts le plus vite possible avant que le groupe russe, empêtré dans plusieurs affaires de corruption, ne coule.
Rafik Meddour