Cheikh Imran Hosein explique pourquoi les sionistes ont créé le groupe terroriste Daech
Dans une interview accordée au journaliste anglais Morris Herman, le spécialiste de l’eschatologie islamique Cheikh Imran Hosein a présenté une approche géostratégique de ce qui se passe en ce moment dans le monde, notamment le soutien de la Russie au maréchal égyptien Al-Sissi, la création du groupe terroriste Daech et le conflit russo-ukrainien. A la question de savoir pourquoi la Russie a soutenu Abdel Fattah Al-Sissi lors du renversement de l’ancien président Morsi, Cheikh Imran Hosein a indiqué que c’était juste «une question de convenance politique». Pour lui, le leadership des Frères musulmans égyptiens a manqué de vision et cela a permis à Washington de les manipuler. «Leur manque de vision est allé en empirant quand ils ont rallié les mouvements saoudien et qatari et ont ouvert les portes de l’Egypte aux prétendus guerriers pour aller se battre en Syrie, condamnant le gouvernement syrien et soutenant l’insurrection pour le renverser», a-t-il souligné. «Le gouvernement russe n’était pas intéressé de savoir pourquoi les forces armées égyptiennes ont pris le pouvoir, et si elles auraient dû le prendre ou pas», a-t-il fait savoir.
Selon lui, ce qui comptait le plus pour les Russes est que le gouvernement égyptien qui soutenait l’insurrection en Syrie parte définitivement. Abordant le thème du califat, Cheikh Imran explique comment les sionistes ont exploité cette vérité, en créant le groupe terroriste nommé «Etat Islamique». Selon lui, les sionistes obéissent à un agenda bien précis qui les mènera, au final, vers le déclenchement d’une guerre qui est déjà programmée. Pour ce faire, ils s’adonnent à une offensive de propagande contre l’islam et les musulmans. «Les sionistes créent leurs propres conditions pour pousser le monde à penser que l’islam redevient une force puissante, qu’un califat islamique se remet en place et que les musulmans vont se mettre à massacrer les juifs en Israël», a-t-il affirmé.
Cheikh Imran estime que «c’est une offensive de propagande, et pour réussir cette offensive, il ne faut pas être malin pour comprendre qu’ils ont fabriqué l’EI et l’ont programmé pour qu’ils déclarent le califat». Ce plan, ajoute-t-il, permettra à Israël de déclencher une guerre avec des armes et des technologies que les Arabes ne possèdent pas. S’agissant du conflit russo-ukrainien, Cheikh Imran révèle que les sionistes «fomentent» des plans contre la Russie depuis des siècles, rappelant le dernier effort militaire d’envergure sioniste pour affaiblir la Russie lors de la guerre de Crimée de 1853 à 1855, et qui s’est soldée par la démilitarisation de la Crimée. Quelques années plus tard, la Russie réussit à récupérer la Crimée comme base navale, seulement, en 1954, l’Union Soviétique l’intègre à l’Ukraine.
Pour Cheikh Imran, il n’y a point de doute que l’Union soviétique «agissait» au nom des sionistes. «En 1954, l’Union soviétique a transféré le territoire de la Crimée de la Russie à l’Ukraine, sans la permission des peuples russe et de Crimée. Pourquoi ? Il n’y a qu’une seule réponse : l’Union soviétique agissait au nom des sionistes.» Selon lui, les sionistes ne s’arrêtèrent pas là. L’étape suivante était la dislocation de l’URSS. «L’Union soviétique avait remis la Crimée à l’Ukraine. Le plan des sionistes était ensuite la dislocation de l’Union elle-même. Et ce, pour que l’Otan réussisse à reprendre tous les Etats de l’Union qui ne faisait pas partie de la Russie», poursuit-il. Cheikh Imran explique que l’Etat le plus convoité était l’Ukraine. Les sionistes voulaient asseoir un gouvernement pro-occidental pour ensuite en faire un Etat membre de l’Otan. «Une fois devenue membre, l’Ukraine exigera de la Russie de sortir de Crimée. C’est ce qui s’est passé en décembre dernier, avec les manifestations à Kiev et la fuite du président ukrainien», affirme-t-il.
Pour lui, cet acharnement dans cette partie du monde n’a qu’une seule explication : les sionistes ne veulent pas que la Russie ait une base navale en mer Noire qui menacerait Israël. «Grâce au gouvernement de Poutine, la Russie a été capable d’anticiper ce qui aller se passer. Les Russes ont agi avec célérité et efficacité en intégrant la Crimée à la Russie en deux semaines. Le monde occidental restait sans voix.» Autre fait qui inquiète les sionistes : la nouvelle menace des Brics. La Russie, indique encore l’érudit, ouvre la voie pour créer une alternative au système monétaire basé sur le pétrodollar. En cas de réussite, l’Occident ne dominera plus le monde. Chose qui n’est pas pour plaire aux sionistes, lesquels persistent dans leurs provocations en Ukraine – deux mille Russophones tués à l’est de l’Ukraine. «La Russie a gagné la Crimée et fait preuve de génie et d’habilité en Ukraine.
Elle n’est pas intervenue, pour que le monde voie de ses propres yeux ce qu’endure la population de l’est de l’Ukraine», fait-il remarquer en rappelant que «si c’était arrivé dans une quelconque région du monde, les Occidentaux auraient hurlé, comme ils ont aboyé en Syrie et en Libye». Il est indéniable, fait remarquer Cheikh Imran, que la réponse de la Russie a été pour les sionistes le «revers» le plus retentissant qu’ils n’aient jamais essuyé de leur histoire. Ainsi, soutient-il, la Russie conserve fermement le contrôle de sa base navale, et reste une puissance en mer Noire. Cependant, il pourrait arriver, selon lui, un drame en Ukraine qui pourrait conduire à la guerre. «Les sionistes n’auront plus qu’à choisir le moment pour le déclencher. La Russie montre qu’elle n’est pas prête à faire marche arrière. La grande guerre aura lieu, c’est inévitable. Elle balaiera l’Europe et l’Amérique du Nord. Parce que ce sont des milliers d’armes nucléaires qui vont être utilisées, juste pour préserver le système monétaire bidon et frauduleux du pétrodollar», conclut-il.
Mohamed El-Ghazi