Le message codé de Sarkozy aux Algériens lors de sa campagne pour la présidence de l’UMP
L’Algérie s’est introduite malgré elle dans la campagne pour la présidence du parti de droite français, qui traverse une crise si grave qu’il n’est pas exclu que cette formation change carrément de nom. Dans son discours-fleuve à Nîmes, ce jeudi, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux harkis dont il espère gagner les voix pour reprendre les rênes d’une UMP à la dérive. Nicolas Sarkozy, dont le discours s’apparente moins à une exhortation à participer à l’élection de ce samedi qu’à un programme pour la prochaine présidentielle, a rendu un hommage soutenu à ses «aïeux» qui ont fait «la fierté et la gloire de la France». Une allusion à peine voilée à la colonisation pour laquelle Nicolas Sarkozy semble se découvrir une empathie. «Il n’y aura pas de repentance» avertit-il, en tout cas, en réponse à l’exigence de certaines parties en Algérie qui demandent à la France de présenter ses excuses pour ses actes barbares commis en Algérie de juin 1830 jusqu’à la fin de la guerre de Libération, en 1962. Nicolas Sarkozy ne s’est pas empêché d’aborder des sujets d’une brûlante actualité qui dépassent le cadre restreint de son parti. L’ancien chef de l’Etat français a passé en revue, pêle-mêle, la crise sociale et économique en France, la situation dans le monde, en faisant au passage l’apologie de son action en Libye et en Syrie et en réitérant son refus de voir la Turquie adhérer à l’Union européenne. Une action que son successeur poursuit dans une logique de continuité de la politique étrangère de la France. Mais une probable élection de Nicolas Sarkozy à la prochaine présidentielle risque, néanmoins, de chambouler le calendrier des relations avec l’Algérie. Sarkozy a planté le décor ce jeudi à Nîmes, en s’autorisant une attaque à peine voilée contre un pays – l’Algérie – qu’il a «insérée» dans une campagne qui, pourtant, ne l’intéresse ni de près ni de loin. Nicolas Sarkozy tient-il toujours rigueur à notre pays pour ne pas l’avoir soutenu dans son agression contre la Libye et ses appels au renversement du régime syrien, ou veut-il tout simplement court-circuiter le rapprochement algéro-français dont le parti socialiste estime qu’il a atteint un niveau jamais égalé depuis l’indépendance du pays et, ainsi, détruire ce que Hollande a «construit» pour le «reconstruire» à sa façon et s’en attribuer les mérites ?
M. Aït Amara