Aveu d’échec
Par Meriem Sassi – Le recours aux experts de la Banque mondiale pour tenter d’améliorer le classement de l’Algérie dans le prochain rapport Doing Business dédié au climat des affaires est clairement un aveu d’échec du gouvernement. Ce dernier, incapable de créer les conditions nécessaires à l’épanouissement des affaires et à la création d’emplois, en dehors du secteur des hydrocarbures, puise encore une fois dans les recettes, qui s’amenuisent du reste, pour essayer d’avoir un quitus qu’il n’a pas su obtenir par son propre travail et la clairvoyance de sa stratégie. A cause de ses tâtonnements et ses politiques hasardeuses sans lien avec la réalité, le gouvernement n’a pas convaincu de ses capacités à faire de ce pays, détenant pourtant des atouts innombrables, une terre propice aux investissements et à la création de richesses. Pendant des années, forts pourtant d’une richesse jamais égalée en termes de recettes pétrolières, les différents ministres qui se sont succédé au département de l’Industrie ont claironné qu’ils allaient rendre effective l’amélioration de l’environnement des affaires et dérouler le tapis rouge pour les investisseurs. Cependant, au lieu de s’attaquer aux obstacles réels sur le terrain, en faisant sauter tous les verrous qui paralysent les investisseurs et découragent les meilleures volontés, et en assouplissant une bonne fois pour toutes les différentes procédures, ce qui ne demande ni argent ni idées ingénieuses, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que de créer une autre structure bureaucratique à travers le comité Doing Business. Un groupe de cadres enfermés dans un bureau avec pour mission de réfléchir, entre quelques pauses café, à l’amélioration du climat des affaires. Résultat des courses : le rapport 2013 a déclassé l’Algérie de plusieurs points, la reléguant à la 154e place. Un revers cuisant qui aurait dû faire réagir promptement et plus efficacement le nouveau locataire du département de l’industrie, lui-même ayant souffert en tant qu’entrepreneur, comme il l’affirme, de la bureaucratie. Au lieu de cela, le ministre a décidé de copier une démarche entreprise par d’autres pays mal classés pour quémander une place «plus honorable» en mettant en plus la main à la poche. Un comble.
M. S.
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