Touggourt : l’enterrement de deux émeutiers sous haute surveillance
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, va assister à l’enterrement des deux jeunes émeutiers, qui ont trouvé la mort hier vendredi, cet après-midi à Touggourt. Arrivé ce matin dans la wilaya de Ouargla pour s’enquérir de la situation suite aux affrontements entre population et policiers qui ont eu lieu vendredi soir, le ministre de l’Intérieur a été à l’écoute des autorités locales et des représentants de la société civile et des habitants de la ville. Le ministre devra rendre visite aux blessés graves qui sont toujours à l’hôpital de Touggourt. Accompagné du directeur de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, Tayeb Belaïz s’est engagé à faire la lumière sur la mort de ces deux jeunes et à se pencher sur les doléances des citoyens de cette ville du sud du pays. Inattendues, ces émeutes qui secouent la troisième ville de la wilaya de Ouargla ont éclaté vendredi soir dans le quartier de Daa El-Baroud, dans la commune de Nezla. La principale cause de ces manifestations violentes, ce sont «les retards dans l’attribution de lots de terrain de construction et le raccordement à l’eau potable». Tayeb Belaïz a ordonné ainsi aux autorités locales de répondre rapidement à ces doléances, promettant plus de projets et de moyens matériels à cette ville pour subvenir aux besoins des populations. Les jeunes émeutiers sont sortis dans la rue pour dénoncer «les passe-droits de certains responsables locaux qui s’arrangent toujours pour que les bénéficiaires soient des leurs». Au départ, ces jeunes disent avoir voulu tenir un sit-in pacifique sous une kheima pour réclamer une audience avec le wali. Mais l’intervention musclée des policiers antiémeutes a fait dégénérer la situation. Le lieu du sit-in s’est vite transformé en un théâtre d’affrontements entre manifestants en furie et policiers. L’enterrement cet après-midi des deux manifestants décédés lors de ces affrontements va se dérouler sous haute surveillance, en raison notamment de la présence du ministre de l’Intérieur et des membres de la délégation qui l’accompagne. Le risque d’une reprise d’affrontements après une accalmie ce matin n’est pas à exclure.
S. Baker