Aït Larbi appelle à garder la peine de mort pour l’homicide volontaire
L’avocat Mokrane Aït Larbi appelle à l’«abolition urgente» de la peine de mort pour la majorité des 12 chefs d’inculpation et de ne la garder que pour le cas de l’homicide volontaire. Autrement dit, il appelle à ne condamner à la peine capitale que ceux qui ont tué volontairement. Ce militant des droits de l’Homme explique sa position, constante, dit-il, depuis de longues années par le risque que ce châtiment «suprême» soit utilisé par le pouvoir politique pour régler ses comptes avec des opposants comme cela a été le cas au Soudan à l’époque du président Djaâfar Mohammed Nimeiry. Ce dernier n’a pas hésité à exécuter en 1985 son opposant libéral, Mahmoud Mohamed Taha pour, entre autres, conspiration et atteinte à la sûreté de l’Etat. Cet ancien sénateur estime ainsi que telle que prévue dans le Code pénal algérien, la peine de mort peut être utilisée contre des opposants politiques. Il souligne ainsi les crimes passibles de peine de mort, parmi eux, la haute trahison, l’espionnage et les attaques visant à changer le système de gouvernance, la constitution de forces armées sans l’aval des autorités légitimes, la prise de contrôle de l’état-major de l’armée sans un motif légitime, constitution de groupes armés dans le but de porter atteinte à la sécurité de l’Etat et diriger un mouvement de rébellion. Pour ce défenseur des droits de l’Homme, tous ces «crimes» sont d’ordre politique et ne sont pas liés à des actes criminels. Ainsi, pour lui, il est urgent de revoir les dispositions du Code pénal pour supprimer ces crimes de l’article relatif à l’application de la peine capitale et de ne garder que l’homicide volontaire. Cela nécessite, selon lui, d’amender seulement l’article 5 du Code pénal afin que cette peine ne soit pas utilisée pour des raisons politiques. Mokrane Aït Larbi estime ainsi que le débat doit être situé à ce niveau pas dans l’application ou pas de la peine capitale que les juges prononcent conformément aux textes de loi en vigueur actuellement.
S. Baker
