Win-win et rey-rey
Par Kamel Moulfi – «Win-win», ça résonne comme une onomatopée. C’est la formule magique qui a échappé en leur temps aux joueurs de «rey-rey» qui plumaient les pigeons nombreux à se hasarder à l’époque dans les rues de la Casbah d’Alger. «Win-win», c’est le sésame qui s’impose aujourd’hui dans le «climat des affaires» que les grandes sociétés internationales veulent instaurer avec les pays en développement, comme le nôtre. La formule est parfois utilisée, presque comme un gargarisme, dans sa version originale mais beaucoup de responsables algériens lui préfèrent, par précaution ou par habitude, sa traduction française : gagnant-gagnant. Quand elle est accompagnée d’un petit sourire malicieux en coin, quasiment irrépressible, c’est rassurant, on comprend que le dirigeant algérien qui en parle n’y croit pas et c’est tant mieux, mais très souvent, hélas !, cette formule inventée ailleurs est dite avec le plus grand sérieux, en public. «Win-win» : pour comprendre, comment ça marche, il faut lire l’article d’Algeriepatriotique sur la grosse ficelle d’Axa. Qui s’en préoccupe ? Les entourloupes ne manquent pas et les opérateurs étrangers ne sont pas du tout mécontents du «climat des affaires», qu’ils souhaiteraient encore plus permissif et, naturellement, au détriment de l’Algérie. Et quand les pouvoirs publics serrent les vis pour réduire l’hémorragie de devises provoquée par des «ruses» de ce type – parce que dans notre pays, oui, il y a encore des gestionnaires patriotes, soucieux de l’intérêt de leur pays –, les échos médiatiques qui montent ne sont, malheureusement, pas destinés à dénoncer la malhonnêteté des «partenaires étrangers» mais la mesure salvatrice prise par l’Algérie. Les commentaires qui ont suivi notre article donnent de l’espoir. Ils montrent que les Algériens «incrédules» sont plus nombreux qu’on ne le pense. Le «win-win» ne trompe que ceux qui veulent bien s’y laisser prendre. Les autres devraient renforcer le contrôle et sanctionner les infractions à la loi. Personne ne leur reprochera de faire leur travail.
K. M.
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