La corruption en legs
Par Meriem Sassi – L’Algérie recule de six points dans le dernier classement de Transparency International, récoltant une honteuse 100e place parmi les 175 pays évalués par l’indice 2014 de perception de la corruption (IPC). Encore une fois, l’Algérie est sanctionnée pour le peu d’empressement des autorités algériennes à lutter contre la corruption qui gangrène, au vu et au su de tous, tous les rouages de l’administration et des affaires. Une fois de plus, la renommée de notre pays est mise à mal par les cercles maffieux tapis dans l’ombre du pouvoir et encouragés par sa déliquescence et son incompétence. Malgré ses vœux de transparence et de lutte contre la corruption, le gouvernement se complaît en fait dans une attitude conciliante envers les tenants de l’argent sale. Le secteur public et les grandes entreprises notamment ont été livrés depuis des années à ce phénomène encouragé par la rente pétrolière, qui, en florissant depuis le début des années 2000, a entraîné une recrudescence des actes de corruption. Celle-ci, d’ailleurs visible partout à travers le pays, est sans cesse dénoncée, mais jamais réellement combattue. Cette impunité due à l’inefficience des lois promulguées et l’absence de décisions de justice sanctionnant le délit de corruption, comme c’est le cas pour les affaires Khalifa, Sonatrach, les concessions agricoles, etc., laissent d’ailleurs apparaître un phénomène d’enrichissement rapide et insolant de toute une frange de la société algérienne qui revendiquerait presque la corruption et la donnerait en legs à sa descendance. Comment peut-il en être autrement lorsque la justice est ligotée par le pouvoir politique et soumise à son bon vouloir ? Peut-on réellement arriver à libérer le pays de la maffia de la corruption, lorsque, comme le souligne à juste titre Transparency International, «les abus de pouvoir» vont à l’encontre de tous les efforts qui sont déployés et les appels de la société civile à lutter efficacement contre la corruption ?
M. S.
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