Ils s’alarment pour nous
Par R. Mahmoudi – La presse marocaine est depuis toujours à l’affût du moindre rapport ou publication occidentale défavorable à l’Algérie. A telle enseigne qu’il n’est pas rare que ses journalistes en rendent compte parfois avant même leurs collègues algériens. C’est ainsi que certains organes à la solde du Makhzen ont repris, avec autant de délectation, un article alarmiste sur la situation économique en Algérie, paru ce jeudi dans le journal français Le Monde. L’auteur de cet article, intitulé «Les grands perdants de la chute des cours de pétrole», classe l’Algérie parmi les pays les plus durement touchés par la baisse actuelle du prix du brut, aux côtés du Nigeria, du Venezuela, de l’Iran ou encore de la Russie, arguant du fait que ces pays sont «tous affectés par des situations politiques et sociales explosives». L’article anticipe peut-être sur les conséquences de la conjoncture actuelle liée aux fluctuations du marché du Brent sur les économies de ces pays, mais pour les journaux de propagande marocaine, c’est l’occasion de noircir davantage l’image de notre pays et de lui prédire des lendemains incertains, voire une bourrasque de type «printemps arabe». Ces thuriféraires du Palais sont, en fait, ici, tout à fait dans leur rôle lorsqu’on sait que le roi Mohammed VI lui-même envie l’Algérie – il l’a dit franchement dans un récent discours – pour ses «milliards de dollars». Donc, son rêve et celui de ses scribes sont que l’Algérie soit réduite à l’indigence et rejoigne aussitôt son royaume dans le cercle des pays vivant de l’aumône internationale. Est-ce à ce prix seul que doit se réaliser «l’équilibre régional» ? Pour lui, une Algérie affaiblie économiquement serait plus susceptible d’abdiquer sur certaines questions litigieuses qui l’opposent au Maroc, et aussi de renoncer à son offensive diplomatique au niveau régional. Or, les «frères» Marocains doivent se rappeler que c’est en pleine période de crise – économique et politique – que l’Algérie a décidé de fermer ses frontières avec son voisin de l’Ouest.
R. M.
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