Performance locale ?
Par Kamel Moulfi – La pluie met à nu l’incurie des responsables chargés de la gestion locale. C’est un fait qui se vérifie à chaque intempérie et les dernières n’ont fait que le confirmer. L’absence de normes applicables aux collectivités locales pousse les gestionnaires, dans le meilleur des cas, à naviguer à vue «honnêtement», et dans le pire, les aide à couvrir les magouilles les plus flagrantes. Une telle carence dans l’encadrement technique et juridique des communes, particulièrement, les rend vulnérables à la mainmise des intérêts mafieux qui ne cherchent à satisfaire que leurs appétits égoïstes au détriment de l’intérêt général et du service public. Ailleurs, la performance de la gestion publique locale est contrôlée et mesurée à travers son efficacité et au moyen de la transparence, c'est-à-dire l’information concernant le budget local, aussi bien les dépenses que les recettes. On comprend pourquoi cette méthode qui a fait ses preuves n’est pas appliquée chez nous, car elle suppose de mobiliser les élites locales, de mettre en place des cadres de concertation, d’organiser des débats avant toute décision qui engagera des moyens financiers importants ou engrangera des recettes, elle permettra de réduire la mainmise des intérêts mafieux sur la gestion locale en plaçant le service public avant toute autre considération. Sans contrôle populaire, prévu dans la législation algérienne, à travers les sessions des APC ouvertes au public, il sera difficile d’empêcher ces mafias locales de mettre la main sur les affaires de la commune. Le résultat de la mauvaise gestion locale est perceptible dans la rue. A titre d’exemple, les travaux sur les trottoirs à coups de milliards entamés avant l’élection présidentielle, notamment à Alger, n’ont rien changé à l’état de la ville. Des petites crevasses sont visibles çà et là en plein centre de la capitale où il est impossible, en certains endroits, de faire quelques pas sans mettre les pieds sur des carreaux qui s’enfoncent et éclaboussent d’une eau sale les passants. Les équipes de journalistes des chaînes de télévision privées, envoyées sur le terrain, dans des quartiers d’Alger et d’autres grandes villes, et surtout dans le pays profond, pour faire parler les mécontents et filmer leurs conditions de vie déplorables, rapportent des situations incroyables. Jusqu’à quand ferons-nous encore ce constat ?
K. M.
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