Les véritables raisons du limogeage du DG d’Algérie Poste
Le directeur général d’Algérie Poste, Mohamed Laid Mahloul, a été limogé aujourd'hui mercredi et remplacé, à son poste, par le directeur de la Poste au niveau de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Khaled Hamouche. La décision a été mise en application dans la matinée par la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri. Même si aucune explication n’a été donnée officiellement sur ce limogeage, il apparaît évident que le désormais ex-DG d’Algérie Poste fait les frais de la contestation qui ne s’estompe pas au sein de l’entreprise. Le Syndicat national autonome des postiers qui mène la contestation depuis plusieurs mois semble avoir fini par avoir raison, surtout que pas plus loin que la semaine dernière il avait menacé d’appeler à une grève générale des travailleurs de la poste si ses revendications n’étaient pas satisfaites. Et c’est sans aucun doute cela qui a pesé dans la décision prise de le démettre de ses fonctions, une manière pour les autorités de tenter de gagner du temps par rapport au mouvement de protestation qui s’annonce, en invoquant le départ du DG et son remplacement. Dans son communiqué de la semaine dernière, le Snap annonçait, en effet, la couleur. «Le marasme au sein des travailleurs d’Algérie Poste a atteint une telle proportion qu’aucun postier aujourd’hui ne peut raisonnablement prétendre assumer décemment ses responsabilités familiales, ni encore moins accomplir convenablement son travail.» Le SNAP appelait, en outre, la ministre de la PTIC à honorer, précise-t-il, ses engagements, à savoir diligenter une commission d’enquête sur la gestion des ressources humaines depuis 2003 et une autre commission d’enquête sur la gestion des œuvres sociales et de la mutuelle (MGPTT). A l’évidence, l’appel du Snap n’est pas resté sans écho.
A. Sadek