Alors que la Suisse abrite encore des terroristes : Washington reconnaît la résistance des Algériens
La désignation, il y a trois mois, de Mme Joan A. Polaschik, connue pour ses positions contre le terrorisme et toute forme d’extrémisme, comme ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, marque certainement une avancée notable dans l’engagement américain dans la lutte contre ce fléau, au moment où leurs positionnements dans les événements qui ont secoué la région arabe ces trois dernières années laissaient comme un doute sur la sincérité de cet engagement. Une position qui contraste avec les atermoiements qui caractérisent certains alliés européens, où les extrémistes islamistes trouvent encore refuge, nonobstant tous les dispositifs antiterroristes votés récemment, que ce soit en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Le cas de la Suisse, dernier bastion des extrémistes islamistes, est illustratif de cet anachronisme qui frappe le Vieux Continent. Les autorités helvétiques, par leur autisme et leur laxisme inexpliqués, sont aujourd’hui pointées du doigt par tant de gouvernements et d’organisations de l’Union européenne, au regard des périls que représente pour la sécurité de leurs pays respectifs la prolifération des cellules «djihadistes» dans la conjoncture actuelle, et surtout depuis que l’opinion occidentale a découvert la barbarie des groupes terroristes. Les propos tenus par Mme Joan A. Polaschik, à l’occasion d’une visite qui l’a conduite à Sétif pour célébrer la Journée internationale des droits de l’Homme, attestent d’une franche volonté d’effacer tout amalgame à propos de la résistance menée par les Algériens contre les succédanés de Daech durant toute une décennie. On constatera même une innovation dans le choix des termes utilisés. L’ambassadrice des Etats-Unis a, ainsi, tenu à rendre hommage aux «militants qui ont persévéré par leur engagement, tout au long de la décennie noire et souvent au péril de leur vie, pour défendre les valeurs universelles». Elle a cité les journalistes qui ont «continué à rapporter des faits importants dans des conditions dangereuses», et aussi les professeurs et les étudiants «qui ont continué leur quête du savoir bravant les menaces des milices», enchaîne-t-elle. La diplomate américaine rendra un hommage particulier aux femmes qui, rappelle-t-elle, «ont protesté ouvertement dans les rues contre la répression des extrémistes», sans oublier les travailleurs et les leaders de la société civile, qui ont bravé les menaces terroristes pour assurer un fonctionnement normal de la société. Seuls les Suisses n’ont pas encore appris la leçon. Attendent-ils qu’un attentat soit commis chez eux pour réagir enfin ?
R. Mahmoudi