Le RCD dénonce «l’autisme du clan Bouteflika»
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’est montré une nouvelle fois très incisif à l’égard du système en place auquel il a imputé la dégradation de la situation socioéconomique et politique actuelle du pays, appelant, à l’occasion, les forces patriotiques du pays à se rassembler pour y faire face. Après avoir brossé un tableau noir de la situation du pays, le RCD considère, en effet, que «devant tant de dangers», la mobilisation des Algériennes et des Algériens pour «imposer une dynamique rassemblant les forces patriotiques du pays est l’urgence de l’heure». Réuni en session mensuelle vendredi, le secrétariat national du parti a ainsi exprimé «ses vives inquiétudes quant à la dégradation alarmante de tous les indicateurs sociaux et économiques du pays ainsi que du climat politique délétère instauré par l’autisme et la politique de la fuite en avant du clan Bouteflika». Pour le RCD, l’Algérie «subit des luttes d’arrière-garde de reliquats d’un système qui, pour survivre encore, hypothèque la pérennité de l’Etat national». Le RCD s’est montré également critique vis-à-vis de la dernière sortie médiatique du vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, déniait aux forces de l’opposition toute remise en cause de la légitimité des résultats électoraux de la présidentielle d’avril 2014. «L’intrusion décalée de Gaïd Salah dans l’encensement des farces électorales du régime inquiète au plus haut point», avertit le RCD qui note que «devant la partialité et l'abus qui ont marqué l'ensemble des processus électoraux depuis l'indépendance, l'état-major de l'ANP a plutôt fait preuve, officiellement, de retenue quant au degré de légitimité du pouvoir politique en place». Le parti n’hésite pas, une nouvelle fois, à évoquer la question de la vacance du pouvoir et ses conséquences sur la stabilité du pays. «La vacance de pouvoir en conséquence de l’impotence avérée du chef de l’Etat est plus que jamais porteuse de tous les dangers pour la nation», estime le RCD pour qui «sur tous les plans, la détérioration est dénominateur commun». «Les libertés collectives et individuelles conquises de haute lutte par les générations postindépendance sont chaque jour remises en cause, les médias publics sont privatisés, les associations et les syndicats crédibles et représentatifs sont menacés dans leur existence même. Les manifestations sont interdites pendant que la jeunesse est marginalisée et la précarité gagne de larges segments de la société. Le travail et l’effort sont disqualifiés ; le revenu national est pompé par une minorité antinationale rentière préoccupée par la rapine, ses intérêts étroits et sa reproduction au détriment du devenir national», assène le RCD qui plaide, à cette occasion, pour l’organisation pacifique d’une transition démocratique comme solution à l’impasse politique actuelle. «De tout temps, notre parti a pris les responsabilités qu’il estime les siennes pour la défense du caractère républicain de l’Etat, l’alternative démocratique, la citoyenneté, la solidarité et la justice sociale et milite présentement pour l’organisation pacifique d’une transition démocratique comme alternative salvatrice à un système enkysté dans la démarche du pire», propose le RCD. Au plan économique, le RCD dénonce une «incurie de la gouvernance de Bouteflika qui, précise-t-il, n’est pas nouvelle». «En 2008, les officiels ont affirmé que la crise qui a secoué le système financier international ne touchera pas l'Algérie. Ils plaidaient l’effet positif de l’obsolescence de notre système bancaire algérien et lorgnaient déjà le niveau des réserves de change pour maintenir un statu quo qui ruine les bases matérielles de la nation algérienne», se rappelle, d’ailleurs, le RCD pour qui «les incertitudes et les menaces qui planent sur les recettes financières du pays ne semblent susciter aucune inquiétude pour un exécutif rivé à croire que l’Algérie “exporte de la stabilité” au moment où nos ressources s’effondrent et les enjeux sécuritaires à nos frontières échappent à l’immobilisme de nos décideurs».
Amine Sadek