Babès remet en cause le système des subventions
La chute des prix du pétrole va-t-elle remettre en cause la politique des subventions exercée par l’Etat depuis de longues années ? Pour le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed-Seghir Babès, il est judicieux de se pencher de manière «sereine» sur le système des subventions allouées par l’Etat pour soutenir les prix de produits de large consommation, le lait et le pain en particulier. Il estime qu’il est impératif de marquer une halte pour faire le bilan de ces dispositifs en les évaluant. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le président du Cnes juge important de connaître la «pertinence» des effets de ce système de subventions et de savoir «si ce sont les catégories sociales les plus vulnérables qui en bénéficient le plus». Car ce système de subventions pèse lourdement sur les dépenses publiques. Pour Babès, les politiques publiques doivent en effet «veiller davantage sur l’équité sociale pour réduire les disparités interterritoriales», insistant sur le fait que les conditions de vie prévalant dans l’extrême nord du pays ne sont pas les mêmes que celles existant dans l’Extrême Sud». Il explique que la notion d’équité sociale «se rattache directement au développement humain, par le biais duquel le citoyen est à même de pouvoir bénéficier des retombées de la croissance économique et d’avancer, ainsi, dans son existence, lui et sa famille». Autrement dit, Babès appelle le gouvernement à tenir compte dans sa nouvelle politique budgétaire et de développement des écarts entre régions, entre zones d’habitations et entre communes. Il estime que la baisse des revenus pétroliers ne devrait en rien affecter les politiques sociales, considérant ainsi qu’un pays manquant à ses obligations dans ce domaine «n’est pas à même d’assurer son développement économique». L’Etat a, selon lui, l’obligation de «veiller à une répartition équitable des fruits de la croissance économique, quel que soit le niveau de cette dernière ».
Sonia B.