Où est passé l’argent ?
Par Kamel Moulfi – Quand on voit l’état de dégradation de la voirie dans la plupart des agglomérations urbaines ou rurales, y compris dans beaucoup de quartiers de la capitale, on en arrive à se demander où sont passées les enveloppes financières bien pleines remises aux localités visitées par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui n’est jamais allé dans une wilaya les mains vides. Tout l’argent généreusement distribué, pour «acheter la paix sociale», comme on dit, n’a pas eu la contrepartie attendue. La poussée de mécontentement des populations, pas seulement pour le relogement ou l’emploi, se fait de plus en plus forte, pour des raisons diverses, mais dont la plus importante est certainement le refus de continuer à vivre dans des conditions sociales indécentes. Les gens protestent contre la mauvaise qualité du service public, ou, pis, son absence, dans beaucoup de domaines et en premier lieu, pour ce qui se rapporte aux besoins de base, comme l’alimentation en eau potable, l'assainissement, l’électricité, le gaz, les soins, la gestion des déchets ménagers… Des budgets faramineux sont injectés dans la gestion de ces secteurs, mais le résultat est loin des attentes des populations. C'est à croire que le contrôle n'existe pas. Et il y a des voix qui s’élèvent appelant à la réduction des dépenses destinées au service public. Evidemment, cette demande n’est pas formulée en termes bruts, mais drapée dans des considérations «économistes» qui comprennent également la remise en question des subventions destinées à soutenir les prix et tarifs de certains produits et services. Ainsi, selon cette orientation «alternative», c’est la politique sociale qui devrait payer les frais de l’impréparation face à l’impact de la chute du prix du pétrole sur le budget de l’Etat. Il suffirait alors seulement de copier sur des pays qui pratiquent les vérités des prix et ignorent la justice sociale. C’est facile à dire. Mais essayez de le faire en Algérie !
K. M.
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