Bouchouareb, Djellab, Yousfi, Nouri et Benyounès chez Bouteflika la veille du conseil du gouvernement
Cinq ministres, dont les départements sont directement concernés par la baisse des cours du brut, sont convoqués chez le président Bouteflika ce mardi, apprend-on de source sûre. La rencontre avec le chef de l’Etat interviendra la veille de la tenue d’un conseil du gouvernement qui sera présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal (voir article par ailleurs). Le président Bouteflika attend des rapports précis des ministres de l’Industrie, des Finances, de l’Energie, de l’Agriculture et du Commerce, à la lumière de la nouvelle conjoncture économique qui s’annonce dure pour le pays, suite à la chute brutale des prix du pétrole sur les marchés mondiaux. L’ordre du jour de ce mini-Conseil des ministres est clairement perceptible au travers des questions qui y seront abordées, à savoir la relance de l’industrie, le recadrage des finances publiques, la tendance des prix du pétrole dans les semaines et les mois à venir, l’encouragement de l’activité agricole et l’impact de la baisse des prix du pétrole sur le pouvoir d’achat des Algériens. S’agissant de l’industrie, on note une nouvelle dynamique insufflée par le ministre en charge du secteur dont l’action paraît à même de porter ses fruits dans les années à venir. Le ministre des Finances est, quant à lui, appelé à présenter une nouvelle mouture de la loi de finances 2015, revue et adaptée à la nouvelle situation économique. Le ministre de l’Energie devra présenter une étude du marché mondial et donner un aperçu prospectif de l’évolution des prix dans les mois à venir. La présence du ministre de l’Agriculture à cette réunion, qui devra précéder le conseil du gouvernement, démontre la crainte d’une survenance d’une crise alimentaire en cas d’effondrement durable des prix du baril. Une prise de conscience tardive certes, mais qui devrait, à terme, permettre d’atteindre une production agricole suffisante pour réduire la très lourde facture alimentaire, pour peu que le pouvoir s’engage sérieusement dans une réforme agricole profonde. Pour sa part, le ministre du Commerce devra mettre en avant les voies et moyens de sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens érodé par la dépréciation continue du dinar. Le président Bouteflika, qui a assis son pouvoir sur la distribution de la rente pétrolière à tout-va, devra amorcer, ainsi, un virage à 180° en mettant fin à la gabegie et en réconciliant les Algériens avec l’effort après quinze années de facilité.
Karim Bouali