Hamrouche : «Le maintien de l’Etat par l’armée ne veut pas dire le maintien de ceux qui le dirigent»
C’est de Sidi Bel-Abbès que Mouloud Hamrouche a décidé de clarifier sa position par rapport au rôle de l’armée dans la situation globale du pays actuellement. L’ancien Premier ministre sous Chadli Bendjedid se démarque indirectement des appels à l’intervention de l’armée dans le champ politique, notamment pour faire appliquer l’article 88 relatif à l’empêchement suite la maladie grave et durable du président de la République. «Je ne me suis pas adressé à l’armée et je ne me sens donc pas concerné ni de près ni de loin par sa réaction à travers l’éditorial de la revue El-Djeïch», a-t-il froidement répondu à la question d’un journaliste. L’ancien Premier ministre réformateur a ainsi tenté de recadrer le débat et, surtout, de lever l’équivoque sur la nature de sa relation avec l’ANP, lui qui était un ancien officier instructeur avant de verser dans la politique. «L’ANP est la colonne vertébrale de notre pays. Il s’agit d’une institution de l’Etat et non pas celle d’un pouvoir, quelle que soit sa nature. Elle n’appartient à personne mais à tous les Algériens», a-t-il enchaîné, précisant dans ce sillage que «sa mission, par-dessus tout, est de défendre le pays et son peuple, de veiller à sa sécurité nationale et d’éviter l’effondrement de l’Etat». Mouloud Hamrouche constate la confusion faite autour du rôle de l’armée d’où sa précision. Revenant sur sa vision des choses, il rappelle les deux rôles que doit jouer l’institution militaire. Le premier, dit-il, est de veiller au maintien de l’Etat debout. Et il précise, à ce propos, que le «maintien de l’Etat » ne veut nullement dire «le maintien de ceux qui le dirigent». Le second rôle est de travailler pour l’avènement d’un consensus graduel et intelligent qui permettra la construction d’un Etat-nation. Abordant le contexte politique actuel marqué par la multiplication d’initiatives de sortie de crise émanant de l’opposition, Mouloud Hamrouche refuse de porter des jugements sur les démarches entreprises par des partis et des hommes politiques et estime que toute démarche visant à sortir le pays de la crise actuelle doit être encouragée.
Rafik Meddour