Tunisie : attaque terroriste contre un bureau de vote
Des hommes armés ont attaqué dans la nuit d’hier samedi un bureau de vote gardé par des militaires, dans la région de Haffouz, au sud de Tunis. L’attaque intervenait quelques heures avant l’ouverture des bureaux pour le scrutin présidentiel qui oppose Beji Caïd Essebssi et Moncef Marzouki. Selon la presse tunisienne, le porte-parole officiel du ministère de la Défense a affirmé, aujourd’hui dimanche, dans une déclaration à la radio Shems FM, que les forces militaires ont abattu «un individu armé et arrêté trois autres individus soupçonnés d’avoir participé hier à l’attaque des militaires qui gardaient le matériel des élections dans une école à Haffouz, dans le gouvernorat de Kairouan». Les trois assaillants étaient armés d'un fusil de chasse, selon le ministère de la Défense. Les autorités tunisiennes ne font pas de lien avec la mouvance djihadiste islamiste et préfèrent tranquilliser les citoyens tunisiens et les encourager à aller voter massivement. Il est à rappeler que l'incident intervient quelques jours après la diffusion sur le net d’une vidéo revendiquant les assassinats des militants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi en 2013. Des terroristes tunisiens ayant rejoint le groupe Etat Islamique ont appelé, dans cette même vidéo, les Tunisiens à boycotter le scrutin et menacé de nouvelles violences. Selon les comptes rendus de la presse tunisienne, le chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, a affirmé pour sa part, à sa sortie ce matin du bureau de vote à Carthage, que les dispositifs militaires et sécuritaires mis en place depuis le début du processus électoral ont mis en échec toute tentative d’attaque terroriste, soulignant qu’ils ont su maîtriser l’attaque d’hier soir. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a donné plus de précisions, lors de son intervention au JT de la Wataniya 1. Le responsable explique qu’un soldat a été blessé au bras lors de l’attaque et que sa vie n’est pas en danger. Il affirme que les occupants d’un véhicule passant près du bureau de vote ont tiré des coups de feu, à l’aide d’un fusil de chasse. Les tirs de chevrotine ont donc atteint le soldat positionné devant l’école, lui causant de très légères blessures.
Meriem Sassi