Rapatriement des Nigériens : la LADDH dénonce
L’opération de rapatriement des migrants nigériens ce mercredi à Oran n’a pas été du goût de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) qui n’hésite pas à la qualifier, dans un communiqué, d’«opération d’expulsion collective». Pour l’organisation de défense des droits de l’Homme, le rapatriement «que l’on a essayé de transformer presque en voyage d’agrément se dévoile être ce mercredi 24 décembre ce qu’elle était depuis le début : une simple opération d’expulsion collective interdite par la convention ratifiée par l’Algérie et qui fait ce qu’elle a toujours fait en ce domaine : ratifier, pour la vitrine démocratique, mais ne rien respecter». La LADDH, qui s’exprime ainsi à travers son bureau d’Oran, fait référence là à l’opération quelque peu musclée menée dans la nuit de mardi à mercredi par les services de sécurité à travers plusieurs endroits de la ville d’Oran abritant les familles en provenance pour la plupart du Niger, mais aussi de l’Afrique de l’Ouest. La manière de faire des autorités n’a visiblement pas été du goût de la Ligue qui décrit, dans son communiqué, l’intervention des forces de police. «En effet, très tôt ce matin, pour ne pas dire pendant la nuit, des familles entières ont été sommées de force par les personnels appartenant à la police de quitter leurs lieux d’habitation, de prendre le minimum d’affaires pour ensuite être dirigées collectivement vers un centre situé à la sortie est d’Oran». «Ces mesures sont à l’encontre des engagements internationaux de notre pays et de ces réponses lors de l’examen du rapport présenté par l’Algérie en application de l’article 74 de la convention ratifiée par l’Algérie», assène la LADDH qui précise que «les personnes, arrachées à une vie qu’elles comptaient reconstruire petit à petit, sont actuellement regroupées dans ce centre où elles défilent une par une devant ceux qui sont chargés, pour la partie algérienne, de collecter des informations». La LADDH, qui demande «le respect total de l’engagement international de l’Algérie en matière des droits des travailleurs migrants et de leur famille», estime que «la tentative de masquer des opérations d’expulsion collective sous couvert d’un rapatriement ne peut se faire sans la volonté propre des personnes et sans le respect total des droits de l’Homme». Pour la Ligue, «les conditions mêmes dans lesquelles viennent de se dérouler ce “rapatriement” nous incitent à remettre en cause tout le processus».
A. Sadek