Train de vie insolent

Par Meriem Sassi – La première mesure annoncée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au lendemain du conseil restreint présidé par Bouteflika sur les répercussions économiques et sociales de la chute des prix du pétrole, est l’annulation des recrutements dans la fonction publique en 2015. Mauvaise nouvelle donc sur le front de l’emploi au vu des milliers de postes qui ne seront pas pourvus, induisant une hausse du chômage dans les rangs des diplômés universitaires notamment. Des postes qui étaient prévus notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, en lien direct avec les services indispensables rendus à la population. Les économies à faire sont pourtant faciles à trouver ailleurs que dans ce segment, tant le train de vie de l’Etat est insolent, engloutissant des sommes faramineuses chaque année. Les ministères sont gérés sans rationalité aucune et recrutent à chaque changement de ministre des dizaines de personnes entre amis, membres de la famille et autres militants de partis, au mépris de la loi. Il aurait fallu, par exemple, mettre de côté tous ces recrutements de complaisance, souvent en doublure de fonctionnaires mis à l’écart, pour alléger le budget de la fonction publique. En annonçant le blocage des projets de tramway et de chemin de fer, le Premier ministre cible aussi des projets qui devaient améliorer les conditions de vie de la population tout autant que ceux de construction de logements et d’hôpitaux maintenus par ailleurs. Il est fort à craindre que l’austérité qui s’annonce ne soit subie que par le peuple, au vu des mesures prises par Sellal qui prévient d’ailleurs qu’il faudra se préparer à faire preuve de solidarité. De quelle solidarité parle-t-on ? De celle que le gouvernement a oublié d’avoir envers les plus démunis lors des années fastes mises à profit, au contraire, pour favoriser, à force de mauvaise gestion et de manque d’anticipation et de maturation, le gaspillage et engraisser les corrompus en tous genres ? En appelant les Algériens à faire montre de compréhension et «faire de l'année 2015, une année de solidarité et de confiance solide entre gouvernants et gouvernés», le pouvoir offre un discours creux qui ne risque d’avoir que peu d’écho au sein de la population. Celle-ci attend que l’exemple vienne d’abord de ses gouvernants.
M. S.
 

Comment (5)

    kahina
    25 décembre 2014 - 23 h 33 min

    Le pouvoir/gouvernement

    Le pouvoir/gouvernement vivait déjà dans une impasse à trouver des solutions au chômage qui frappe la jeunesse Algérienne. Aucun planning concret pour résoudre les défies socio-économiques. À cet effet, on a l’impression que la chute du prix de pétrole est vécue comme une aubaine par ses incompétents qui nous gouvernent. Toute leur incompétence sera cachée derrière cette baisse du prix du baril.
    On va entamer la politique de ALLAH GHALEB, pas d’argent. Et rien ne verra le jour.

    Ali Lapointe
    25 décembre 2014 - 23 h 30 min

    Voilà un article fort
    Voilà un article fort intéressant qui devrait susciter l’intérêt des intervenants algériens. Merci pour cet article

    Anonyme
    25 décembre 2014 - 23 h 29 min

    Les importations de
    Les importations de l’étranger de l’UE, des pays arabes alliés sionistes qui nous fourguent les produits sionistes sous un prétendu labelle local, soit dit en passant des produits de piètre qualité, doivent diminuer voir disparaître de nos étales de magasins, voilà par quoi doivent commencer ces criminels économiques qui dirigent le pays contre la volonté du peuple algérien, mais ils ne le feront jamais de peur de perdre le soutien étranger à leur gouvernance illégitime.

    Mère-patrie
    25 décembre 2014 - 16 h 26 min

    Notre pays faisant baver plus
    Notre pays faisant baver plus d’un charognard, soit que ses fils la prennent sérieusement en charge et exploitent à bon escient toutes ses ressources que le bon Dieu le lui a octroyé, soit qu’il faut s’attendre à ce que d’autres viennent « sous notre digne (nez) ou barbe » s’en accaparer et réduire son peuple à la mendicité. Ne dit-on pas déjà dans certains milieux : « un pays riche avec un peuple pauvre ».
    La confiance entre gouvernant et gouvernés ne trouvant plus d’acquéreur, c’est dans la scission qui domine que ses différents acteurs se disputent la première place …. Les recrutements de complaisance continueront malgré cette étrange mesure officielle annoncée, vous dira Le commun des mortels ! Seuls les citoyens honnêtes n’ayant aucun soutien seront maintenus dans un état d’irritation au chômage…
    …Qu’il faudra se préparer à faire preuve de solidarité nationale ! Entre qui et qui ? : Avec ceux qui vont venir grossir les rangs des chômeurs ou les autres citoyens qui vivent au jour le jour en l’absence d’une image d’avenir réel face aux classes dominantes. Les uns et les autres tout comme les autres citoyens ne sont-ils pas seulement tenus en laisse avec une manne pétrolière dont les cordes usées risquent de céder d’un moment à l’autre. Le patriotisme n’est-il pas devenu une denrée rare maintenue simplement à la télévision ou brandi théoriquement à l’occasion.
    La nature typique du peuple algérien l’oblige à subir longtemps son propre mal sans agir. Mais réagit il vite non sans pertes ni fracas là où l’on s’attend le moins ; quand il en a marre. Cette situation n’oblige-t-elle pas en ces moments très difficiles, les tenants du pouvoir et l’opposition à répondre à ses attentes en une seule voix avant la réaction publique. Faire ensemble des concessions dans le but de libérer cet otage qu’est l’Algérie de ses ravisseurs : les convoitises politiques, et leurs œdèmes : les hydrocarbures, ne serait-elle pas une mesure plus appropriée.
    L’affrontement intramuros ou extramuros sera-t-il donc parable dans le cas où l’argent manquerait pour continuer d’assurer la paix sociale sous le poids d’une poussée publique croissante. ?
    Agissons tous ensemble et vite pour poser enfin, et pour l’amour de Dieu les rails d’une réconciliation politique assortie de véritables richesses protégées et non pas sur la base de fortunes de hasard. La moindre secousse téléguidée par ces cartels sauvages qui dominent le monde, n’a-t-elle pas fait brouiller les cartes du gouvernement qui s’est empressé à revoir sa copie.
    Peut-on parler de l’existence de stratégies, à court, moyen et long termes dans le programme d’un gouvernement d’un pays riche qui recèle de nombreuses ressources naturelles, lorsqu’une simple baisse du prix du baril de pétrole – l’une de ses richesses – provoque une gêne dans sa sphère dirigeante ?

    Benzine
    25 décembre 2014 - 14 h 19 min

    L’exemple devrait venir de ce
    L’exemple devrait venir de ce président impotent et de son clan de prédateurs, qui coûtent très très cher au pays. Hélas non, ils persévèrent dans leur folie des grandeurs et leur rapine en jetant des miettes au peuple pour dresser les Algériens et les Algériennes les uns contre les autres.

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