Quand les maffias locales font régner la terreur
L’ex-président de l’APC de Béni Rached, dans la wilaya de Chlef, va-t-il subir le sort dramatique réservé au wali de Annaba, Mohamed Mounib Sendid, dont le cœur a lâché sous les coups de boutoir de la maffia locale ? Si tout indique que l'ex-maire fait face aux mêmes pressions des lobbies locaux qui ne sont jamais rassasiés, il a cependant décidé de lutter et de porter l’affaire sur la scène publique, contrairement au défunt wali qui a été achevé avant même qu’il se plaigne de quoi que ce soit. Selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), l’édile de Béni Rached, Mohamed Yahiaoui, a, en effet, commencé à observer une grève de la faim illimitée à compter d’aujourd’hui dimanche pour dénoncer ce qu’il considère comme un complot ourdi contre lui par les lobbies locaux et réclamer des autorités l’ouverture d’une enquête approfondie sur cette affaire. Le concerné pointe du doigt directement les «lobbies locaux» qu’il accuse d’entraver le développement de la commune et d’avoir «préfabriqué» cette affaire pour le déstabiliser et le mettre à l’écart. Le P/APC de Béni Rached avait été relevé de ses fonctions, le 23 septembre dernier, par le wali de Chlef qui a procédé à la nomination, le même jour, d’un des élus à la tête de la municipalité. Beaucoup se sont demandé pourquoi cette célérité dans l’éjection du maire à un moment où le dossier était encore entre les mains de la justice qui n’avait pas encore tranché. Le plaignant dénonce, d’ailleurs, ce qu’il considère comme une politique de deux poids, deux mesures appliquée aux élus locaux, puisque certains sont poursuivis en justice et sont limogés sur la base de dossiers vides, alors que d’autres qui sont impliqués dans de grandes affaires de corruption, de mauvaise gestion et de dilapidation de deniers publics ne sont pas inquiétés. Ce qui vient de se passer démontre une nouvelle fois l’emprise des lobbies et de la clientèle du système sur l’administration locale qui se retrouve pieds et poings liés en raison des protections dont ces forces occultes bénéficient. Et comme l’administration centrale est à mille lieues de ce qui se passe dans ces confins reculés de l’Algérie profonde, ces parasites règnent en maîtres. D’où cette impunité devenue une arme puissante aux mains des maffias locales qui arrivent à contrôler tous les pouvoirs locaux pour en user et abuser au gré des circonstances.
A. Sadek