900 millions d’euros d’aide au Maroc ou comment l’UE encourage les atteintes aux droits humains
Une nouvelle preuve vient confirmer le manque de neutralité de l’Union européenne quant au dossier du Sahara Occidental. Et c’est Menouar Alem, chef de la mission du Maroc auprès de l’Union européenne, qui la fournit dans une interview accordée à un site marocain. «L’UE poursuit son engagement en faveur de notre pays pour la période 2014/2017 avec une enveloppe financière du seul budget communautaire portant sur un montant maximal de 890 millions d’euros pour accompagner la poursuite des réformes entreprises par le Maroc», a-t-il indiqué tout en affirmant que «la Banque européenne d’investissement (BEI), de son côté, a très clairement réitéré son engagement à poursuivre son intervention au Maroc par l’octroi de prêts concessionnels». L’UE finance donc les opérations marocaines dans les territoires occupés du Sahara Occidental, notamment à El-Ayoun et Dakhla, où les exactions contre les Sahraouis se multiplient. «Le Maroc est le premier bénéficiaire de l’appui financier de l’UE que ce soit du budget communautaire ou des prêts de la BEI», a encore attesté le représentant du Makhzen auprès de l’UE, très regardant sur la situation des droits de l’Homme dans sa politique d’appui destinés à d’autres pays. Ce n’est pas la première fois que l’Union européenne affiche son parti pris dans dossier du Sahara Occidental. L’accord de pêche signé avec le Maroc est entré en vigueur cette année aussi, malgré les vives protestations du Front Polisario et de la diaspora sahraouie en Europe. Cet accord permet en effet à 126 navires battant pavillon de 11 pays européens de repartir pêcher dans les eaux territoriales du Maroc et du Sahara Occidental, en échange d’une contrepartie financière annuelle de 40 millions d'euros, soit un peu plus que les 36,1 millions d'euros que Bruxelles versait au Maroc entre 2007 et 2011. Cet accord sonne comme une reconnaissance de l’autorité du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental, un territoire en conflit. Il constitue de ce fait une atteinte au droit du peuple du Sahara Occidental de disposer lui-même des richesses de son pays. Mais beaucoup de responsables au niveau de la commission de l’Union européenne semblent avoir du fil à la patte. C’est pour cette raison que l’UE se range du côté du Maroc au lieu de défendre le droit des peuples à l’autodétermination.
Rafik Meddour