Algeriepatriotique les a fait parler : des personnalités se confient sur des sujets d’actualité (VII)

D’horizons divers, des personnalités nationales et internationales se sont prêtées volontiers, cette année, au jeu des questions-réponses pour Algeriepatriotique, en faisant bénéficier nos lecteurs de leurs analyses pertinentes sur différents sujets d’actualité. Parmi elles, Gilad Atzmon, auteur de l’essai The wondering who, musicien et militant antisioniste britannique, qui nous a expliqué qu’il était impossible de nier le fait que le sionisme est, aujourd’hui, un mouvement ayant des intérêts mondiaux. Cela se voit par la solidarité tribale que renvoie l’énorme soutien que les juifs du monde entier apportent à leur mouvement national. Pour lui, le sionisme doit sa survie à la génération de conflits internationaux, car la politique juive se fond sur la négation. Les juifs ont besoin d’ennemis et l’Etat hébreu pourrait générer plusieurs conflits sectaires dans la région du Moyen-Orient. Jacob Cohen, l’écrivain marocain, rejoint Gilad Atzmon dans son analyse, en ajoutant qu’Israël est l’allié privilégié de l’Occident, à qui on passe tout dans la totale impunité. Pour lui, les Israéliens sont lassés par la guerre, mais la propagande de leur Etat leur fait croire qu’il n’y a pas de partenaire pour la paix de l’autre côté. Sur le plan géopolitique, dans une interview intéressante qu’il nous a accordée au début du mois de décembre dernier, l’économiste et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation, Michel Chossudovsky, a affirmé que le groupe terroriste Daech est une pure création des services de renseignement occidentaux. Il a indiqué que toutes les guerres qui sont menées au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie centrale font partie d’un projet de la mondialisation de la guerre dont l’objectif est de déstabiliser les pays. De ce point de vue, les éléments de déstabilisation en Algérie sont déjà là, a-t-il fait savoir, parce que, selon lui, les Etats-Unis considèrent l’Afrique du Nord, de l’Egypte au Maroc, comme faisant partie d’une entité géopolitique sur laquelle ils veulent établir leur pouvoir. D’où la nécessité de mettre en place un système démocratique et un Etat de droit, basé sur la souveraineté du peuple, le respect des libertés, des droits de l’Homme et de la justice sociale, selon l’avocat militant des droits de l’Homme Mokrane Aït Larbi qui a appelé à bâtir un consensus entre le pouvoir et l’opposition pour un changement politique pacifique, convaincu qu’il n’y a que l’institution militaire qui pourrait le faire. Il a expliqué, dans l’entretien qu’il nous a accordé, que les partis de la coalition n’ont pas de plan de sortie de crise et que l’opposition n’a pas les moyens de sa politique. Pour lui, la crise actuelle réside dans l’absence de volonté politique de rendre la parole au peuple souverain. Une crise qui, soutient dans son interview l’expert international, professeur en économie, le Dr Abderrahmane Mebtoul, va en s’accentuant à cause de la marginalisation croissante du Maghreb au sein de l’économie mondiale. Le risque, a-t-il ajouté, est une désintégration économique et sociale si le PIB n’est pas multiplié au moins par trois à l’horizon 2020, avec le risque d’une déstabilisation de toute la région sahélo-saharienne. La mondialisation nous réserve de mauvaises surprises et les ressources minières ont une fin, a-t-il averti. L’autre personnalité qui nous a fait l’honneur de répondre à nos questions est le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, qui nous a donné une analyse complète sur la situation du Sahara Occidental. Le président Abdelaziz a accusé ouvertement l’Espagne et la France d’être les principales causes du drame que vit le peuple sahraoui. Le Maroc, selon lui, trouve un soutien solide et une protection auprès de ces deux pays, alors qu’il est admis que la question du Sahara Occidental doit impérativement passer par le principe de l’autodétermination. Le Conseil de sécurité de l’ONU se devait de sanctionner le royaume du Maroc et le contraindre à appliquer l’accord qu’il a signé sous l’égide de ce même Conseil, maintenant qu’il refuse carrément la tenue de ce référendum et de traiter avec le représentant du secrétaire général des Nations unies, a-t-il indiqué. Pour lui, le Maroc est une source de malheur pour toute la région. Il est le premier producteur de cannabis dans le monde et il est de notoriété publique que les organisations criminelles se développent autour de la vente et de l’exportation de cette drogue et de la prolifération des réseaux de trafic. La reprise de la lutte armée n’est pas à exclure, selon le président sahraoui, notamment si le Maroc venait à renvoyer la Mission des Nations unies au Sahara Occidental. Cela signifierait une déclaration de guerre contre le Front Polisario et les Nations unies, a-t-il affirmé. Nous terminons ce petit tour d’horizon par l’interview exclusive accordée à notre journal par le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen. Dans cet entretien où il parle pour la première fois à un journal algérien, le président d’honneur du FN a critiqué la politique du gouvernement français, qu’il soit de droite ou de gauche, tant sur le plan national qu’international. Pour lui, l’ambiguïté qui enveloppe la question de la double nationalité en France est encouragée par l’attitude critiquable du pouvoir en place, ce qui contribue, selon lui, à renforcer la méfiance qu’il peut y avoir à l’égard de la communauté des immigrés en France et nuit à l’équilibre général du pays. Concernant la diplomatie française, Jean-Marie Le Pen a qualifié le rôle de la France en Syrie et surtout en Libye de maléfique. Pour lui, les dirigeants français devraient s’occuper des affaires de la France avant de s’occuper des affaires des autres.
Mohamed El-Ghazi
 

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