Les «conseils» de Mireille Duteil aux Algériens : «Comment sauver l’Algérie de la crise pétrolière ?»
Après avoir été dévoilée par le hacker «Chris Coleman» pour sa compromission avec le Makhzen marocain, il n’était certainement pas facile pour la journaliste française Mireille Duteil d’écrire sur l’Algérie, comme elle avait pris l’habitude de le faire. On le voit en lisant son article dans Le Point où elle se demande «comment sauver l’Algérie de la crise pétrolière ?» Elle ne sort qu’une fois des sentiers battus, en chutant, à la fin de son papier, pour s’égarer dans les méandres du gaz de schiste qui serait «aussi néfaste pour les Algériens que les hydrocarbures conventionnels». Pour le reste, elle craint un retour au scénario du choc pétrolier de 1986 et à «l'explosion de colère des jeunes, en octobre 1988, même si le chômage et la “mal-vie”, comme on dit à Alger, n'étaient pas les seules raisons des manifestations». Mais elle semble suggérer qu’il sera difficile d’y échapper : l'Algérie est convaincue, écrit-elle, que le baril d'or noir à bas prix risque de durer plusieurs années. «Même si Youcef Yousfi se veut relativement optimiste». Elle décrit la démarche de riposte du gouvernement qu’elle qualifie de «deux fers au feu» consistant, d’un côté, à serrer les boulons et, de l’autre, à lancer l’exploitation du gaz de schiste. «Serrer les boulons», elle ne trouve pas à redire, elle pousse même le bouchon plus loin en proposant à l’Algérie de faire «des réformes structurelles de son économie», toute son économie, puisqu’elle énumère «industrie, agriculture, banques…», sans écrire un mot sur leurs retombées sociales catastrophiques. Par contre, le gaz de schiste, non, encore moins «plus rapidement que prévu», comme elle le constate, surprise : «L'Algérie disait vouloir les garder pour les générations futures après 2050. Aujourd'hui, la Sonatrach estime que cette exploitation pourrait commencer dès 2022.» Elle pense que ce serait «aussi néfaste que les hydrocarbures conventionnels» qui ont pourtant permis à notre pays d’atteindre un niveau de vie nettement meilleur que durant la colonisation et actuellement enviable par nos voisins. Et surtout, apprend-elle à ses lecteurs, «le Sahara dispose d'énormes réserves récupérables de gaz de schiste. Le département américain de l'Energie a estimé les réserves algériennes à 19 800 milliards de mètres cubes, soit cinq fois le volume des réserves prouvées de gaz naturel du pays (4 000 milliards de mètres cubes)». Quelle malédiction !
Houari Achouri