La fille de Ben Bella qualifie les propos de Saïd Sadi sur son père de «scandaleux»

La fille de Ben Bella, Mahdia, vient de rendre public un texte dans lequel elle répond à Saïd Sadi après ses déclarations à Sidi Aïch sur le rôle notamment de son père, mais aussi de Messali El-Hadj et d’Ali Kafi durant la Révolution. «Aucun de tous les responsables de la Révolution, sans exception, n'a pu déceler qu’Ahmed Ben Bella était à la solde de l'Egypte et de la France. Aucun de tous les opposants qui ne partageaient pas sa vision politique, Abane y compris, n'a traité Ahmed Ben Bella d'agent de l'étranger. Et voilà qu'un petit "Colombo", à savoir Saïd Sadi, découvre qu’Ahmed Ben Bella est un agent à la solde de l'Egypte et de la France», a-t-elle écrit pour répondre à l’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui fait l’objet d’une information judiciaire suite à ses propos sur les trois figures historiques susmentionnées. Des propos jugés «diffamatoires» par le parquet d’Alger. «Quel scandale !» s’est-elle offusquée. «Je dis à Saïd Sadi, vous n'arriverez jamais à la cheville d’Ahmed Ben Bella», a-t-elle poursuivi. «Si fréquenter les grandes personnalités qui dirigent le monde, et Ahmed Ben Bella en a fréquenté beaucoup, de Guevara à Mandela, sans oublier Abdel Nasser, Mohamed V et Bourguiba, pour ne citer que ceux-là, c'est être un agent d'un pays, alors que dire de Saïd Sadi dont la fréquentation plus que douteuse qu'il entretient avec les gens qui ne cessent de tirer sur notre pays, de le diaboliser et d'essayer de le détruire dans son unité et son entité. Aux Algériens de juger ce comportement et d'en tirer les conclusions», a-t-elle affirmé. Elle considère que la meilleure réponse à Sadi, c’est de rappeler le parcours d’Ahmed Ben Bella. Ainsi, elle indique que son père a été en 1947 conseiller municipal PPA/MTLD de Maghnia, en 1947 membre de l'Organisation secrète (OS) et son responsable pour l'Oranie, en 1949 responsable national de l'Organisation secrète en remplacement de Hocine Aït Ahmed. Elle rappelle son arrestation par les autorités coloniales en 1950 et son évasion connue de tous de la prison de Blida en 1952. Elle indique, en outre, qu’il a rejoint Le Caire en 1952 pour devenir membre du Maghreb arabe comme représentant du PPA/MTLD avec Mohamed Khider et Hocine Aït Ahmed. En 1954, il deviendra membre du Comité révolutionnaire de l'Union et d'action (CRUA). Et le 1er novembre 1954, il annonce sur les ondes de Saout El Arab le déclenchement de la Révolution. «Deux ans plus tard, en août 1956, rappelle-t-elle encore, il a été désigné membre titulaire du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) au même titre que Ben Boulaïd, Krim et Abane, entre autres». «En octobre 1956, il a été arrêté avec ses compagnons dans l'avion détourné par l'armée française. En août 1957, il a été désigné membre du CNRA et du CEE au même titre que ses compagnons à la prison de la santé ainsi que Abane, entre autres, et en septembre 1958, il devient vice-président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) dans le premier gouvernement». Elle souligne le fait qu’il a été confirmé en tant que vice-président du GPRA dans le deuxième gouvernement en janvier 1960, et dans le troisième en août 1961.
Rafik Meddour
 

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