Procès de la Seaco : la cour de Constantine relaxe le DG français
Alors que l’on s’attendait à un procès qui ferait date en matière de lutte contre la corruption, le cour de Constantine a décidé d’abandonner tout simplement les charges qui pesaient sur les ex-dirigeants de la Société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco), dont l’ancien directeur général, le Français Michel Vallin, et six cadres de la société dont un autre Français, Laurent Trapani, et cinq collaborateurs algériens. La cour de Ziadia a ainsi prononcé un non-lieu en faveur de tous prévenus, alors que le procureur avait requis pas moins de cinq années de prison et 500 000 DA d’amende pour des infractions commises lors de passations de marchés publics. Le procès, dont l’ouverture a eu lieu le 24 novembre 2014, suite à une dénonciation par lettre anonyme confirmée par une enquête du parquet, avait pourtant donné lieu à un réquisitoire musclé du procureur de la République qui a reproché aux accusés d’avoir délibérément passé outre la réglementation algérienne en vue de favoriser et d’offrir des avantages à des vis-à-vis au moment de contracter des marchés publics. Des témoignages recueillis avaient aussi confirmé les faits reprochés à l’ancienne direction de la Seaco qui aurait conclu plusieurs marchés de plus de huit millions de dinars sans respecter la procédure de l’avis d’appel d’offres. Les déboires de la ville de Constantine ont commencé au lendemain de la conclusion d’un contrat de gestion des eaux de la capitale de l'Est, remporté en juin 2008 par la Société des eaux de Marseille (SEM) pour un montant de 27,8 millions d'euros et une durée de 5 ans et demi. La société marseillaise dotée d'un contrat de management n’a respecté que très peu ses engagements concernant l’amélioration des réseaux de distribution d’eau potable et d’assainissement. Le programme de formation et les transferts de technologie n’ont par ailleurs jamais été honorés comme le stipulaient les contrats. Et pourtant, ce n’est qu’en juillet 2014, après moult manquements et scandales de gestion, que le contrat de la Seaco a été rompu avec la société marseillaise, donnant une chance à une jeune équipe dirigeante algérienne.
Meriem Sassi
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