Un terroriste… antiterroriste
Par Kamel Moulfi – Commanditaire de la barbarie qui a frappé la population palestinienne de Ghaza, il y a juste quelques mois, et passible, pour ce motif, des tribunaux internationaux pour crime contre l’humanité, Netanyahou a annoncé, toute honte bue, qu’il participera à la marche d’aujourd’hui à Paris contre le terrorisme. On croit rêver : un massacreur d'enfants, Netanyahou, marche contre le terrorisme. Une aberration ! Cherche-t-il, par ce geste, à entacher cette grande manifestation internationale jusqu’à lui enlever toute crédibilité ? La marche initiée par la France doit être une marche contre les terrorismes et pas seulement contre le terrorisme islamiste, contre la barbarie «d’où qu’elle vienne», sous forme de largage délibéré de bombes sur des écoles ou de mitraillage de personnes ciblées dans une salle de rédaction, entraînant la mort de civils dans les deux cas, et plus grave pour les écoles, puisqu’il s’agit d’enfants innocents. Hier samedi, au moment où se préparait la grande marche de Paris, des dizaines de personnes ont été tuées par le terrorisme au Liban, en Syrie, au Nigeria, en Irak. Un terrorisme, tout le monde le sait, entretenu et alimenté, pourvu qu’il se déroule «ailleurs». Il n’y a rien de changé dans la problématique de la lutte contre le terrorisme. Quant à nous, la très forte pression du contexte régional marqué par ces attentats terroristes qui ont plongé la France, depuis mercredi, dans un climat de psychose, ne doit pas nous faire oublier nos soucis internes aggravés par l’impact de la chute des prix du pétrole sur la vie quotidienne des Algériens. Les «petits ennuis», pas du tout négligeables, ne manquent pas : les affrontements à Ghardaïa qui reprennent, la contestation de l’exploitation du gaz de schiste, à In Salah, qui ne faiblit pas, l’agitation permanente autour de la revendication du logement social pour les couches défavorisées et mal logées, et toutes les manifestations locales d’habitants qui bloquent les routes et entravent la circulation automobile sur des axes importants, pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie, qu’il s’agisse de la distribution d’eau potable, du gaz ou de réfection de la voirie. C’est dire que le gouvernement a largement de quoi s’occuper en 2015.
K. M.
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