Dieudonné : «On me considère comme un Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie»
Dans une déclaration adressée aujourd'hui mardi au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le célèbre humoriste français Dieudonné se défend de toute idée de faire l’apologie du terrorisme, en accusant le ministre de «vouloir détourner» ses propos «pour mieux (s)’indigner». «On me considère comme un Amedy Coulibaly, alors que je ne suis pas différent de Charlie», a-t-il dit en réponse à la plainte qui a été déposée contre lui pour apologie du terrorisme suite à la publication d’un commentaire sur sa page Facebook, à l’issue de la marche de dimanche, où le comédien avait écrit notamment : «Je suis en ce qui me concerne CharlieCoulibaly», manière de contraster avec le slogan dominant dans les manifestations : «Je suis Charlie.» Le comédien le plus «infréquentable» de France considère que le gouvernement cherche des prétextes pour l’interdire, rappelant tous les harcèlements judiciaires et fiscaux dont il est l’objet : «Depuis un an, souligne-t-il, je suis traité comme l’ennemi public numéro un, alors que je ne cherche qu’à faire rire et à faire rire de la mort, puisque la mort rit bien de nous comme Charlie le sait, hélas !» Dieudonné s’indigne également que son offre de «paix» n’ait trouvé aucune réponse de la part du gouvernement. Il réitère sa proposition. «Je propose la paix» est son mot de la fin. Par cette sortie, le célèbre humoriste, accusé par ses détracteurs d’antisémitisme et interdit d’antenne depuis plusieurs années, cherche vraisemblablement à éviter une exacerbation des tensions dans une conjoncture aussi sensible où les craintes de la montée du racisme et des conflits intercommunautaires sont prises très au sérieux après les derniers attentats qui ont endeuillé la France. D’aucuns ont trouvé cette initiative courageuse et sage. Pourtant, Dieudonné était parti pour un nouveau bras de fer avec les autorités depuis le lancement de son nouveau spectacle, La Bête immonde, dont le coup d’envoi a été donné à Nantes, ville où son spectacle Le Mur avait été interdit par une décision du Conseil d’Etat en janvier 2014.
R. Mahmoudi