Les représailles contre les musulmans commencent : vaste campagne contre les produits halal en France
Les islamophobes, de plus en plus nombreux dans une France en difficulté économique, n’ont pas tardé à dégainer pour tirer à bout portant sur les musulmans. Comme nous l’avions annoncé dans un article publié le jour de l’attentat contre Charlie, les actes de représailles se multiplient et prennent différentes formes. En plus de la déprédation des lieux du culte musulman, on assiste à une campagne intense comme la France n’en a jamais connu. Et tous les moyens semblent bons pour mener la vie dure aux cinq millions de musulmans vivant sur cette terre dite égalitaire. L’exemple effarant de cette vaste offensive contre les musulmans, auxquels on veut visiblement faire payer un crime qu’ils n’ont pas commis, c’est la campagne lancée contre le «halal» en France, devenu il y a quelques années un label pour beaucoup de sociétés françaises pour mieux écouler leurs produits. En plus d’une pétition qui vise visiblement à recueillir plus d’un million de signatures dans le but d’exiger une loi interdisant la consommation dite «halal» en France, le collectif Vigilance Halal appelle à une manifestation contre l’usine des 1 000 veaux, le samedi 17 janvier à St-Martial le Vieux, dans la Creuse. Le but de cette manifestation est d’exiger tout simplement la fermeture de cette société qui fournit une viande halal pour les besoins de la communauté musulmane en France. Hormis l’expression claire de sa haine envers les musulmans, ce collectif présidé par un certain Alain de Peretti n’avance aucun autre argument viable. Dans son appel, Vigilance Halal qualifie de scandaleux la double peine qu’on fait subir aux animaux : un élevage industriel concentrationnaire et un abattage «halal». Il tente de justifier sa revendication par le fait que «cette réalisation cumule toutes les tares de notre société assujettie au "veau d’or"». De plus, cet élevage, ajoute l’initiateur de cette action aux relents islamophobes, «est situé dans une zone où les espaces ne manquent pas et régie par une charte de parc naturel régional, qui est normalement le gage d’un développement durable et éthique». Ainsi, il accuse la société en question de tout brader, «par mercantilisme effréné, pour répondre au marché porteur en expansion de la viande halal». Il invite les dirigeants français à s’inspirer de l’exemple de la Nouvelle-Zélande. «La Nouvelle-Zélande est restée le premier fournisseur mondial de viande de mouton vers les terres d’islam après avoir interdit l’abattage halal sur son territoire, tout simplement parce que sa production est de qualité et à un prix attractif». Insistant sur le fait que «la labellisation halal rapporte beaucoup d’argent dans des circuits particulièrement opaques», ce collectif décide ainsi de recourir à des actions diverses, notamment judiciaires. Mais il n’y a pas que ce collectif. Des affiches «Non au halal» ont été déjà réalisées et collées sur les murs et les panneaux d’affichage de plusieurs régions de France. Le collectif OEDA (Oui à l'étourdissement dans les abattoirs) se met également de la partie en appelant, de son côté, à une autre manifestation le 31 janvier. En attendant d’autres actions en préparation. Les représailles ne font donc que commencer. Les racistes et les islamophobes semblent ainsi décidés à exploiter à fond l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo pour tout simplement persécuter, en toute liberté, les musulmans de France. Les choses risquent de se gâter à l’avenir. Et le vivre ensemble dont ne cessent de parler les dirigeants français ne semble être qu’une vue de l’esprit.
Sonia Baker