Suite aux démarches de notre ambassade : Madrid annule une circulaire sur le contrôle des Algériens
La direction générale de la police espagnole a ordonné à la préfecture de police d’Andalousie occidentale de retirer un écrit de la brigade provinciale de Séville sur les recommandations d’identification des personnes d’origine arabe. Le point le plus controversé de cette circulaire est celui qui présente les Algériens comme particulièrement «conflictuels, plus que les Marocains». Cette directive discriminatoire attribuée à la brigade de Séville par la hiérarchie a conduit l’ambassadeur d’Algérie à Madrid, Mohamed Hanèche, à entreprendre des démarches auprès des autorités espagnoles dont il a obtenu les «excuses». Dans la soirée d’hier (mercredi), le directeur adjoint des opérations (DAO) de la police nationale espagnole, Eugenio Pino, a envoyé une circulaire au chef supérieur de la police d’Andalousie occidentale dans laquelle il lui demande de retirer cet écrit «qui n’est pas conforme au droit» et est «contraire aux critères policiers», selon des sources de la direction générale de la police, qui ont précisé que cette institution rejette son contenu. L’écrit retiré qui a circulé à travers les réseaux sociaux porte l’en-tête de la Brigade provinciale d’information de la préfecture de police d’Andalousie occidentale et a pour titre : «Recommandations dans les interventions avec les personnes d’origine arabe». Entre autres conseils, il recommande «d’éviter tout type de commentaires raciste ou xénophobe» et de contrôler les cachets sur le passeport de la personne identifiée pour voir si elle a voyagé dans des pays dits «chauds». Il recommande également d’identifier les personnes d’origine arabe qui effectueraient des enregistrements vidéo dans les lieux non touristiques, notamment s’il s’agit d’infrastructures stratégiques, car «les cellules terroristes enregistrent généralement leurs actions pour les mettre ensuite sur Internet». L’écrit affirme aussi que si des personnes d’origine arabe «sont localisées dans une voiture en train de consulter un ordinateur portable», «elles sont probablement en train de pirater un réseau wifi pour ne pas laisser une trace de leur adresse IP, et «devant la possibilité qu’elles soient en train de consulter des sites de profil islamiste ; il faut les identifier et le porter à la connaissance» de la police. Après la diffusion de cet écrit, le DAO a envoyé la circulaire ordonnant son retrait, car considérant que son contenu «peut ne pas s’ajuster au droit et est contraire aux critères qui doivent orienter l’action policière opérationnelle», selon les instructions reçues par le secrétariat d’Etat à la Sécurité. Pour cette raison, il ordonne à la préfecture de police d’Andalousie occidentale de procéder de manière immédiate «à révoquer et laisser sans effets les termes contenus dans ledit écrit, en instruisant à cet effet les commandements et les fonctionnaires qui auraient pu être destinataires de celui-ci».
De Madrid, Mohamed A.