Des Algériens appellent à un sit-in à Paris contre le gaz de schiste
En soutien aux habitants d’In Salah qui manifestent contre l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, le Mouvement des activistes algériens pour le changement (MAAC) a décidé d'organiser un rassemblement ce samedi à 11h devant le consulat général d'Algérie à Paris. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, ce mouvement souligne que «là où tous les pays dignes de ce nom ont clairement refusé l’exploitation du gaz de schiste pour préserver la santé de leurs citoyens et l’environnement, l’Algérie, qui vit déjà une crise due à sa dépendance inconditionnelle aux hydrocarbures, s’enfonce dans un projet coûteux, dangereux et douteux, car, rappelons-le, elle sera amenée à travailler en étroite collaboration avec des compagnies qui se sont vu refuser ce type d’exploitation chez-elles». Donc, au final, estime ce mouvement, «ce système, ce pouvoir, ce gouvernement qui ne maîtrise pas encore cette nouvelle technologie, qui fait la sourde oreille aux voix de plusieurs experts algériens qui scandent haut et fort non au gaz de schiste, va finir par donner une portion du territoire national à des compagnies majoritairement françaises et cela afin de se perfectionner et maîtriser cette exploitation». Pour le MAAC, «les décideurs algériens dans leurs politiques de fuite en avant, multiplient les fausses déclarations et les discours contradictoires comme l’a fait la ministre de l’Environnement, Mme Dalila Boudjema, qui, en voulant être rassurante, a déclaré que l’exploitation de gaz de schiste en Algérie n’est pas dangereuse, car elle se trouve loin de la population. Donc, en d’autres termes, elle est bel est bien dangereuse. De plus, le puits d’In Salah se trouve à 28 km d’une ville d’au moins 40 000 âmes et à 25 km d’El Baraka». Le mouvement ajoute qu’«il est nécessaire de se mobiliser contre ce danger, ce fléau qui va polluer à jamais l’eau des nappes albiennes, risquant d’assassiner nos enfants». Les membres de ce mouvement lancent un appel «à tous les Algériens vivant à l’étranger pour dénoncer l’exploitation du gaz de schiste». Ils disent exiger «l’arrêt immédiat de tous les travaux d’exploration et d’exploitation en Algérie et dans la région», et réclament «des explications claires et précises sur la primauté des énergies fossiles non conventionnelles par rapport aux énergies renouvelables». L’appel sera-t-il suivi en ces temps de tourmente terroriste en France ? Nous verrons cela samedi.
Meriem Sassi