Des islamistes brandissent le «drapeau de Daech» devant l’APN
Les manifestations contre les atteintes au Prophète ont mal tourné à Alger. Les islamistes radicaux en ont fait une tribune pour afficher leur soutien à l’organisation terroriste internationale Daech, dont la naissance en Irak n’a pas encore livré ses secrets. Après avoir vivement scandé «Kouachi chouhadas» en référence aux deux frères Kouachi abattus en France après l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, ces radicaux ont même pu accrocher le drapeau noir de Daech sur le mur d’enceinte de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce même drapeau a été brandi tout au long de la marche, allant du 1er-Mai jusqu’au square Port-Saïd, au cœur d’Alger. Après avoir silencieusement suivi le discours belliqueux et haineux envers les autres confessions, produit par l’imam de la mosquée Amir-Al-Mouminine de Belcourt, ces extrémistes religieux en herbe, puisque la majorité d’entre eux sont jeunes, ont scandé à tue-tête «Al chaâb youridou daoula islamiya (le peuple réclame un Etat islamique)» en référence au Daech également surnommé Etat Islamique. Aux slogans radicaux, ces jeunes se sont montrés également violents quand les éléments antiémeutes se sont dressés contre eux en les empêchant d’avancer dans leur marche vers la place des Martyrs. Les choses se sont vite gâtées. De violents affrontements ont eu entre les policiers en charge de canaliser cette marche non autorisée et les manifestants les plus acharnés et radicaux. Bilan : une dizaine de blessés, une agence d'Air Algérie saccagée et un hôtel endommagé. Par cette manifestation, qui a drainé plus d’un millier de personnes, les islamistes les plus radiaux ont exprimé leur présence sur le terrain, rappelant ainsi les années sombres vécues par notre pays à partir de 1990. Ils ont surtout réussi à exploiter la colère et la sensibilité des Algériens, heurtés par les caricatures de Charlie Hebdo, représentant le Prophète, largement diffusées dans le monde occidental.
Rafik Meddour