Nouvelle prise d’otages près de Paris : les médias tentent de minimiser l’escalade de la violence
Une prise d'otage était en cours aujourd’hui vendredi, à la mi-journée, dans un bureau de poste de Colombes près de Paris (Hauts-de-Seine), où un homme lourdement armé était retranché, rapporte l’agence AFP citant des sources policières. La prise d'otage a débuté peu avant 13h. Un homme s'est retranché dans les locaux, avec «une arme de guerre», a dit l'une de ces sources, retenant au moins deux personnes en otage. Une heure plus tard, la presse annonce «la reddition» du preneur d’otage, qui se dit lui-même lourdement armé de grenades et de kalachnikov. La plupart des médias français se sont contentés de rapporter l’information, évitant de s’alarmer davantage et écartant d’emblée la piste terroriste. Tous se focalisent sur les attentats de Charlie Hebdo et les débats publics, aussi passionnés que divertissants, qui sont animés autour de cet événement, en tentant de minimiser au passage des actes aussi graves que l’assassinat, il y a deux jours, d’une jeune femme d’origine martiniquaise dans un quartier parisien. Un traitement qui ne laisse aucun doute sur cette presse aux ordres, faisant tout pour canaliser l’opinion locale et internationale sur les événements en cours et dresser, en même temps, une sorte d’écran de fumée sur l’ampleur du terrorisme en France. Tout ce tintamarre viserait également à occulter des interrogations qui peuvent paraître gênantes pour les dirigeants politiques, notamment sur la circulation d’armes lourdes en si grand nombre dans l’Hexagone. Or, c’est bien la deuxième fois, en dix jours, que des actes terroristes ont été commis par des hommes munis d’armes lourdes. Faudrait-il, dans ce cas, interroger le tandem Nicolas Sarkozy-Bernard-Henri Lévy, «hérauts» de l’invasion de la Libye, pour savoir comment est organisée cette filière liée aux armes en provenance des milices libyennes ? D’ailleurs, l’étrange silence de Bernard-Henry Lévy depuis le début de ces événements en France en dit long sur le désarroi qui s’empare aujourd’hui des élites dirigeantes de ce pays.
R. Mahmoudi